Je ne vais sans doute pas me faire des amis en rédigeant cette critique, mais tant pis : le livre, apparemment, plaît beaucoup, et ma petite goutte de vitriol se noiera dans cet océan de louanges.
Je ne tresserai aucune couronne à cette Tresse, tellement convenue que tout lecteur en devine les points de rencontre ou de contact malgré l'isolement géographique et culturel des trois héroïnes. Il s'en est fallu d'un cheveu que je n'abandonne cette lecture avant la pose de l'élastique final autour des brins réunis. Ce n'est pas un roman qui décoiffe, tant s'en faut.
La Tresse est l'exemple type du roman formaté pour plaire: une langue simple, et même simplissime, des images sorties du manuel des clichés à la mode - ah, ce "papillon dans le ventre" symptomatique des émois féminins, qu'on retrouve même dans..Paris Match (Oui, j'avoue, j'ai lu Paris Match...chez le coiffeur, je reste dans le sujet!) J'ai dû le trouver 3 ou 4 fois dans ce court roman! Et je ne suis pas mécontente que ce livre me donne l'occasion d'épingler cette métaphore de bazar.. comme un papillon!
Pour la structure à trois brins, cette technique des récits croisés, elle est la panacée de tout récit policier qui se respecte: on s'arrête pile quand ça devient inquiétant, cruel,ou triste, et , zou, on change de focale, on embraye sur le recit numéro 2 ou 3, créant tension et frustration, et suscitant le désir de lire qui est le moteur de toute lecture.
Sauf qu'ici, ce procédé enseigné dans tous les cours de scénario ou de narratologie est complètement artificiel. Aucun suspense. Les effets de rupture sont aussi téléphonés que les effets de miroir-la cancéreuse chauve devenue l'Intouchable de son cabinet d'avocats, etc...
Le seul récit qui ait eu quelque intérêt à mes yeux et qui m'ait empêchée de fermer le livre au bout de 50 pages est celui qui a pour héroïne Smita, la jeune Indienne intouchable. Mais il y a mille livres sur l'Inde plus intéressants, plus nourris, plus fouillés que ce tiers de roman si l'on veut se pencher sur cette civilisation fascinante et révoltante à la fois...
Désolée pour tous les amis babeliotes que ce livre a passionnés.
Cette fois je ne serai pas de mèche, je me sens même le poil tout hérissé quand j'y pense..
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Découvert ce premier roman grâce à une émission TV très matinale....
Je me suis empressée de l'acquérir ...le jour même !
Trois destins féminins aux 4 coins du monde,qui ne se rencontreront
jamais, reliés toutefois par un fil étonnant, qui est symbolisé par "les
cheveux"...Chacune de nos personnages féminins... rencontreront
à des étapes, et lieux éloignés... cet élément physique humain,du
"cheveu"...
Trois destins féminins racontés par Solène, écrivain public, qui va rencontrer ces femmes à des moments critiques de leur existence, au Palais de la Femme (Refuge pour les femmes démunies, créé il y a plus d'un siècle par Blanche Peyron )
Des femmes qui se battent pour leur liberté, leur dignité
La première figure féminine, Smita est une intouchable, elle assume
au quotidien parmi les taches les plus répugnantes celle d' "extracteur",
ce qui signifie que faute de latrines, ces intouchables ramassent la
"merde" des autres. Smita ne supporte pas l'idée que sa fille vive la
même honte et la même vie indigne... Elle se battra donc, fera des
centaines de kilomètres dans les conditions des plus éprouvantes,
pour honorer Vishnou dans un sanctuaire lointain... et faire le souhait, trouver la force pour que sa fille aille à l'école; qu'elle apprenne à lire et à compter, et qu'elle puisse vivre une autre vie.
Etant des plus démunies, Smita se fera tondre la chevelure ainsi que celle de sa petite fille en offrande à Vishnou...
Puis Giulia, très jeune femme sicilienne, vivant à Palerme, aux abords de sa vie d'adulte, entre un père adoré, qui lui a appris son métier qu'il exerce dans un atelier fondée par sa famille: un lieu où on fabrique
des perruques et postiches, avec des "vrais cheveux"...
Soudain la catastrophe: le père tant aimé a un accident grave et tombe dans le coma. Il décédera sans avoir repris connaissance. Simultanément,
Giulia apprend que l'atelier croule sous les dettes, et qu'il va falloir
fermer et licencier les ouvrières qui ont toujours travaillé avec le
père de Giulia et elle-même. En dépit des difficultés, et la désapprobation
de sa mère ainsi que ses soeurs, elle se battra comme une lionne... pour sauver l'atelier de son père et poursuivre l'activité de ce dernier, en important des vrais cheveux... d'Inde....
Dernier portrait féminin, Sarah,vivant au Canada, quarantenaire,
brillante avocate, associée dans un cabinet prestigieux, trois beaux-enfants,
la réussite absolue, en dépit de deux divorces...Tout semble lui sourire,
en dépit d'une vie happée par sa carrière, et l'obligation de performance...
Et là aussi, le cataclysme: Sarah, après un malaise et une fatigue grandissante, est confrontée brutalement à la maladie...
Elle aura la révélation du monde impitoyable du travail où les "malades et
les faibles" n'ont pas droit de cité !!.
Après les séances de chimiothérapie, elle se décidera à se rendre à une boutique spécifique où on peut trouver des postiches et des perruques... Sarah, grâce à une perruque réalisée avec de vrais cheveux...provenant... devinez d'où ?? : d'Inde, et fabriquée par l'atelier sauvé par Giulia, en Sicile...retrouvera la flamme...et l'envie de se battre....
Cette perruque est bien plus que des cheveux... elle sera le symbole
de l'espérance et de l'envie de vivre de Sarah, retrouvée...
Trois histoires de femmes vaillantes, combatives, déterminées qui
grâce à leur courage, leur volonté farouche ,parviennent à infléchir leur
destin, qui semblait tout tracé, à conquérir leur indépendance et à
réaliser leurs rêves ....
Un premier roman lumineux, qui diffuse avec bonheur des flux
d' énergie , de dynamisme et d'espérance , bienvenues...
Un très heureux moment de lecture , intense et communicative.
La seule gêne, minime, fut dans la structure, la forme, pourtant
très astucieuses des trois récits entrelacées, comme une tresse
de cheveux...Pour ma part ces alternances, césures m'ont quelque
peu bloquée...J'ai choisi de lire ces trois parcours féminins, séparément, dans leur entier...en me concentrant sur chaque personnage féminin, à la fois...
"Epilogue
Mon ouvrage est terminé.
La perruque est là, devant moi.
Le sentiment qui m'envahit est unique.
Nul n'en est le témoin.
C'est une joie qui m'appartient,
le plaisir de la tâche accomplie,
la fierté du travail bien fait.
Tel un enfant devant son dessin, je souris. (...)
Je dédie mon travail à ces femmes,
Liées par leurs cheveux,
Comme un grand filet d'âmes.
A celles qui aiment, enfantent, espèrent,
Tombent et se relèvent, mille fois,
Qui ploient mais ne succombent pas.
Je connais leurs combats,
Je partage leurs larmes et leurs joies.
Chacune d'elles est un peu moi. " (...)
[p. 221-222]
© Soazic Boucard- Tous droits réservés- 16 mai 2017
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Dans ce roman, nous faisons connaisssance avec trois femmes :
-Smita, une jeune Dalit (intouchable) d'Inde. Elle doit vider les excréments des latrines sèches, là est son métier. Elle ne veut pas que sa fillette de 6 ans subisse le même sort. Avec son mari, ils réunissent leurs économies et l'inscrivent à l'école. Pas simple. Smita décide de prendre son destin en mains.
- Giulia vit en Sicile. Elle dirige avec son père, une petite entreprise où on fabrique des perruques avec les cheveux des Siciliennes. Hélas, les affaires, ne marchent plus. Elle rencontre Kamal, un indien Sikh qui va lui apporter une solution à ce problème.
- Sarah Cohen est une avocate installée à Montréal. Son ambition est sans bornes au point de mettre sa vie personnelle de côté. Elle paraît inhumaine jusqu'au jour où elle apprend qu'elle a un cancer déjà bien avancé. Elle va alors regarder la vie d'une autre façon.
Les vies des trois femmes vont connaître un point commun sans qu'elles se connaissent.
L'écriture de Laetitia Colombani est très belle.
Le contenu est habilement structuré. Les chapitres sont consacrés successivement aux trois femmes ( trois brins pour une tresse ) et se terminent chaque fois sur un point de suspense. Heureusement, on ne met pas trop longtemps à retrouver les personnages car les chapitres sont clairs et courts.
Au début du récit et après six ou 7 chapitres, on peut lire un texte poétique écrit par une ouvrière de l'atelier de Giulia, certainement la plus vieille d'entre elles, la Nona, au sujet de la confection d'une perruque. Ces courts textes me semblent très importants pour effectuer le lien. En effet, le point commun entre les trois femmes est bien la chevelure.
C'est un roman magnifique découvert grâce à la grande librairie et aux appréciations de mes ami(e)s babeliotes.
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♫Aide-toi et le ciel t'aidera
murmure une petite voix
voilà ton mantra
et tu traces ton chemin
traces ton chemin
Il faudrait stopper
le temps des demains
chanter maintenant
un autre refrain
voir d'autres destins
effacer l'angoisse
ce ciel incertain
ces corbeaux qui passent . ♫
Nolwenn Leroy - 2017 -
Souviens-toi . le Yémen . le Monde d'Aïcha.
Même époque. Autres Endroits.
Le Niqab. Lucarnes . Qu'est ce que tu vois ?
L'habit noir. le corps beau. Qu'est-ce que tu Croâ ?
Dans ce monde à chacun son Karma
Libère ton énergie, concentre toi sur ton bindi
ton troisième oeil, écoute ce qu'il te dit
"Nul ne doit toucher de ses mains les excréments humains" signé Gandhi
Ne t'abandonne pas à la fange, ton darma maudit
L'espoir n'est pas dans cette vie
Un seul hic, elle aime un Sikh
un voilà tout... violence chic
Ne pas perdre le fil,
Je dois m'y accrocher
limbes de certains rêves oubliés
Pénélope attend la fin de l'Odyssée
Mesdames, l'image que vous renvoie le miroir
doit être votre alliée, non votre ennemie
L' estime de soi, c'est en vous qu'il faut croire...
♫Resiste
Prouve que tu existes
Cherche ton bonheur partout, va
Refuse ce monde égoïste♫
Comédie musicale - 2015 - France Gall
coécrit par Laetitia Colombani
les anciens Jedis, les nouveaux Padawans,
On n'est pas couché selon le père Ruquier
Je suis ton pèRe, T'es elLes
Combien de cheveux pour coiffer
une Grosse Tête ?
Yann Moix le cynique peut se rhabiller
Laetitia, ton livre je l'ai vraiment aimé.
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La Tresse est une bonne porte d’entrée vers le roman Laeticia Colombani. Ceux qui n’ont pas lu le roman seront sans doute tentés d'aller parcourir celui-ci, quant à ceux qui ont déjà dévoré le livre, ils resteront peut-être sur leur faim devant cette transposition en bd !
Lire la critique sur le site : Sceneario
« La Tresse » fait partie de ces romans destinés à être lu par tous les publics, se jouant des stéréotypes, rebondissements et situations attendues [...] L’essentiel demeure néanmoins : un message initial n’ayant nul besoin d’odyssée échevelée ou de vie aventureuse ne tenant qu’à un fil, pourvu que l’on puisse tresser des lauriers aux protagonistes !
Lire la critique sur le site : BDZoom
La tresse ressemble un peu à un film de Claude Lelouch, avec des destins qui s'entrecroisent et se fondent à la fin. On pense aussi aux premiers films d'Iñárritu comme 21 grammes et Babel.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Que veut dire être une femme dans le monde aujourd’hui ? C’est la vaste question que soulève la Française Laetitia Colombani dans son livre.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
La teinture est un peu voyante, mais son exercice d'écriture synchronisée est un livre bien peigné: une langue claire et lissée avec soin, des phrases chocs et même des amorces isolées en fin de chapitre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Au fond, la Tresse est un roman très macronien. Il laisse entendre que tout est possible, même ce qui paraît impossible, que qui ne tente rien n’a rien, que la foi soulève les montagnes, etc.
Lire la critique sur le site : Liberation
Trois continents, trois femmes qui ne se connaîtront jamais, entre lesquelles, pourtant, va se tisser un lien intime, et pour chacune la prise en main d’un nouveau destin.
Lire la critique sur le site : LaCroix
En s'éloignant du salon, Sarah pense à cette femme du bout du monde, en Inde, qui a donné ses cheveux, à ces ouvrières siciliennes qui les ont patiemment démêlés et traités. A celle qui les a assemblés. Elle se dit alors que l'univers travaille de concert à sa guérison. Elle songe à cette phrase du Talmud : "Celui qui sauve une vie sauve le monde entier." Aujourd'hui, le monde entier la sauve, et Sarah voudrait lui dire merci.
C'est maintenant officiel, tout le monde le sait:
Sarah Cohen est malade.
Malade, autant dire: vulnérable, fragile, sus-
ceptible de laisser tomber un dossier, de ne pas se donner à fond sur une affaire, de prendre un congé longue durée.
Malade, autant dire : pas fiable, sur qui on ne peut compter. Pire, qui peut vous claquer dans les doigts dans un mois, un an, qui sait ? Sarah l'entend un jour dans un couloir, cette phrase terrible, à peine chuchotée : oui, qui sait ?
Malade, c'est pire qu'enceinte. Au moins, on sait quand une grossesse finit. Un cancer, c'est pervers, sa peut récidiver. C'est là, comme une épée de Damoclès au-dessus de votre tête, un nuage noir qui vous suit partout.
Ils ne savaient pas que c'étaient impossible, alors ils l'ont fait.
Elle sait qu'ici, dans son pays, les victimes de viol sont considérées comme les coupables. Il n'y a pas de respect pour les femmes, encore moins si elles sont Intouchables. Ces êtres qu'on ne doit pas toucher, pas même regarder, on les viole pourtant sans vergogne. On punit l'homme qui a des dettes en violant sa femme. On punit celui qui fraye avec une femme mariée en violant ses sœurs. Le viol est une arme puissante, une arme de destruction massive. Certains parlent d'épidémie.[...]
Smita a déjà entendu ce chiffre, qui l'a fait frissonner : deux millions de femmes, assassinées dans le pays, chaque année. Deux millions, victimes de la barbarie des hommes, tuées dans l'indifférence générale. Le monde entier s'en fiche. Le monde les a abandonnées.
p91-92
"Amazone : vient du grec "mazos" : mamelle, précédé du "a" : privé de. Ces femmes de l'Antiquité se coupaient le sein droit, pour mieux tirer à l'arc. Elles formaient un peuple de guerrières, de combattantes à la fois craintes et respectées, qui s'unissaient aux mâles des peuplades voisines pour se reproduire, mais élevaient leurs enfants seules. Elles employaient des hommes pour assurer les tâches domestiques. Elles menaient de nombreuses guerres, dont elles sortaient souvent vainqueurs."
p190
Dans le cadre du festival Lire en Poche 2021, rencontre avec Laetitia Colombani sur le thème "Lire et écrire pour changer de vie". Entretien avec Camille Thomine.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/recherche?requete=Laetitia%20Colombani
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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