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Critique de GeorgesSmiley


Ce roman noir (Renaudot 90), original, très bien écrit, souvent poétique, et qui brasse les sentiments et les émotions dans une langue magnifique, mérite largement d'être redécouvert.
Noir, il est très noir car il décrit la douloureuse descente aux enfers du narrateur dont la vie bascule en quelques secondes. Un mauvais choix, un premier mensonge et tout dégénère.
Original ensuite car il est rare de choisir pour personnage principal un chauffeur routier qui écoute Mozart pendant ses longues courses de nuit. Original encore, le point de départ de cette histoire qui fait penser au « Duel » de Spielberg.
On retrouve aussi quelques uns des grands thèmes de l'oeuvre de Jean Colombier : la figure paternelle (ici le grand-père), l'enfance, l'amitié (ici entre les deux frères) qui va jusqu'au sacrifice, la beauté poétique de la campagne limousine, l'amour et la trahison amère. On se régale des trouvailles de l'auteur, on se surprend à sourire d'un jeu de mots, avant de partager le désarroi et la honte de notre antihéros. Au final, on referme ce livre fort et passionnant, ravi d'avoir découvert un roman qui sort vraiment de l'ordinaire.
Morceaux choisis :
« Je savais, je me répétais que les fantasmes ressemblent à une bulle de savon. Souffler mais pas toucher. »
« J'étais perdu. Qui était qui ? Julien avait-il en définitive accepté un avocat ? J'espérais que ce serait celui qui se dissimulait dans la robe de gauche. Il avait belle allure, le menton énergique, le front réfléchi, un regard vif. Je sais qu'une physionomie intelligente déguise souvent les imbéciles, mais sa ressemblance avec Humphrey Bogart me rassurait. »
« Et soudain, une bonde en moi a cédé, des mots m'ont traversé la tête, j'étais amoureux, je l'aimais, j'avais l'impression qu'ils me prenaient par la main, m'empêchaient de réfléchir, m'entraînaient dans une ronde qui me fascinait et m'épouvantait (...) Elle m'a souri. Un sourire éclatant qui ne lui ressemblait pas. J'ai cru qu'elle avait deviné. Son sourire a bousculé ce qui en moi résistait encore. »
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