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Critique de Pavlik


Entre 1978 et 1997, le mensuel A suivre fut le fer de lance d'une bande dessinée d'auteur, à une époque où elle n'était pas très répandue. de plus, il publiait en noir et blanc, dans un paysage majoritairement dominé par la couleur.
Des auteurs (Tardi, Pratt...) ont marqué son histoire, mais sans doute aucun comme Comès, de son vrai nom Dieter Hermann. Silence est une des ses oeuvres phares, mettant en scène un personnage sourd muet (en l'occurrence Silence), souffre douleur de son maître, le notable Abel Maury.
Le récit nous conte l'émancipation de ce personnage rabaissé, par l'initiation et la magie, grâce à une femme que le village nomme la Sorcière.

Le charme de ce récit tient, pour moi, au fait de donner la parole à un personnage qui n'est même pas un anti-héros, mais qui se classerait plutôt dans la catégorie des invisibles, des sans voix. Émouvant, Silence ne peut que susciter la sympathie tant il semble incarner la bonté même. Par ailleurs l'atmosphère rurale de cette région d'Ardenne, un peu hors du temps, est extrêmement bien rendue, avec ce village que l'on sent lourd de secrets inavouables et cette lenteur du temps qui n'en finit pas de passer. La touche de fantastique, incarnée par la Sorcière, évite de sombrer dans un réalisme trop pesant. le tout est servit par un excellent dessin de Comès, tout en aplats de noir et blanc, parfois à la limite de l'abstraction (notamment dans les décors)

Définitivement Silence est un classique de la bande dessinée et représente une bonne entrée en matière pour appréhender ce qu'était l'esprit du mensuel A suivre.
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