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Critique de miriam


1863 - Ségou est islamisée mais les intrigues et rivalités s'y trament encore

tous les pays musulmans voisins, des médiateurs s'étaient proposés pour mettre fin à la querelle entre
Toucouleurs et Peuls. En vain. Et Ségou était l'un des enjeux de ce conflit.

les rois Bambaras sont défaits et contraints de quitter la ville .

Le bon peuple de Ségou s'assembla devant le palais d'Ali Diarra pour voir brûler les fétiches. Comme c'était la deuxième ou troisième fois qu'une opération de ce genre se produisait, il n'était guère ému, sachant que les fétiches se rient du feu, même de celui d'Allah.

Les Traoré, musulmans ou fétichistes, ont perdu la proximité avec le pouvoir politique des Diarra mais la concession reste prospère avec ses champs cultivés par des esclaves. Elle reste l'aimant qui va attirer les descendants dispersés des fils de Dousika à travers l'Afrique de l'Ouest : Omar, le fils de Mohamed, à la recherche de son père et Dieudonné, le fils d'Olubunmi, recueilli sur le fleuve par des français. Fils sans pères, déboussolés accueillis comme des fils prodigues dans la concession des Traoré. de sangs mélangés de Peul, Bozo ou même marocain, l'appartenance au clan Traoré les renvoie à l'identité bambara.

El-Hadj Omar resta seul. Pendant un moment, il lui sembla qu'il ne savait plus pourquoi il combattait. Les
premières années, tout était clair. Il fallait purifier et rénover l'islam, rendre la chaleur et la virulence à une foi qu'affaiblissaient les querelles de clans et les oppositions entre provinces. Il fallait convertir les païens, leur mettre sur les lèvres la phrase sublime : — Il n'y a de Dieu que Dieu ! Mais, à présent, que se passait-il ? Voilà qu'au nom des nationalismes, des résistances s'organisaient ! Les hommes défendaient leurs territoires, leurs dynasties, leurs parentés et n'acceptaient pas qu'à l'est du fleuve Sénégal s'étende un même empire dont le souverain serait Dieu. Beau rêve si difficile à réaliser ! Idéal que rendaient inaccessible la petitesse et la
mesquinerie des esprits ! Mohammed lui-même avait été dans l'incapacité de comprendre cela !

Dans ce livre les conflits nationaux divisent l'unité illusoire que la croyance commune en l'Islam aurait fédéré.

Sur la côte, à Saint Louis du Sénégal, la colonisation française s'organise

Alors que Saint-Louis, avec l'abolition de l'esclavage, périclitait, un gouverneur énergique débarquait, animé du grand dessein de doter la France d'un empire colonial en Afrique de l'Ouest, qui avait fait ses preuves en Algérie : Faidherbe.

Dieudonné, recueilli avec ses frères par des français va à l'école française. L'armée française recrute des africains dans ses rangs, certains attirés par l'aventure, d'autres par des honneurs illusoires, tous se laissent corrompre par l'alcool abondant dans les cantines militaires.

Si, les premiers temps, les Français étaient partout accueillis avec une curiosité tolérante, la révolte s'était vite déclenchée contre eux. C'est que, après des simulacres d'accord avec les anciens, ils s'appropriaient les terres, forçaient à cultiver des plantes dont on ne voyait pas l'utilité et à tracer des routes qui ne menaient nulle part.

Pour asseoir leur pouvoir, les Français utilisent les rivalités entre les ethnies, arment les uns contre les autres, vendent les fusils efficaces contres lances et arcs traditionnels. Dans leur rivalité contre le pouvoir musulman intégriste Toucouleur, les Bambaras rêvent d'acquérir des armes modernes.

Omar, musulman, rêve d'unité contre les incirconcis français. Il prend même la tête d'une armée qui le prend pour le madhi

Nous sommes un. Un. Qu'il n'y ait plus ni Peul, ni Toucouleur, ni Bambara, ni Sonraï, ni Bozo, ni Somono, ni Sarakolé, ni Malinké, ni Dogon, ni Arma, ni Touareg. Nous sommes un. Ces terres sont nôtres. Et le Blanc, ses
canons, ses canonnières et son cheval de fer est un intrus qui doit partir.

les canonnières auront raison des remparts de Ségou.

Loin de Ségou, les descendants des esclaves brésiliens revenus en Afrique, christianisés,  à Lagos les descendants de Naba (le fils razzié lors d'une chasse au lion). Eucaristus, le pasteur,  a épousée la descendante jamaïcaine des esclaves marrons et eut un fils Samuel. Samuel a rêvé de la révolte des marrons qui n'ont jamais accepté l'esclavage. Il parvient en Jamaïque. Désillusion!

Ma première lecture de Ségou, il y a une vingtaine d'année avait mis la lumière sur les coutumes africaines, les peuplements, le mode de vie. les guerres récentes au Mali qui s'étendent maintenant aux états voisins donnent un intérêt renouvelé à cette histoire.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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