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Critique de afriqueah



C est toujours un bonheur de lire un livre de Connelly, qui plait par son intelligence et sa connaissance des milieux journalistiques (il a couvert comme journaliste les évènements de 1992 à Los Angeles, suite à des dérives racistes) et policiers.
le poète, annoncé comme son chef d'oeuvre absolu, est écrit à la première personne par un journaliste affecté aux affaires criminelles. Ce qui lui fait poser, dit il, des questions de portée plus générale concernant la police et la justice. Chaque policier possède un seuil de crimes supportables, après lesquels il pète un câble, pourrions nous dire. Et chaque journaliste, dont l'existence consiste à courir comme devant une moissonneuse –batteuse, se lasse parfois de cavaler, ou bien se sent broyé par la machine, ou bien esquive la trajectoire et se contente d'un poste routinier » où il peut manipuler les médias au lieu d'en faire partie ». Politique.
Très intelligent, le journaliste, qui découvre avant le FBI que certains suicides de flics dont celui de son frère, sont en réalité des meurtres. Très intelligent dans sa manière de se faire accepter parle Bureau, tout en se réservant le droit d'écrire, ce qui pose le problème éthique : un sérial killer lit les journaux, sait donc qu'il est recherché …. Et se cache. le travail d'un journaliste est d'informer le plus exactement possible, mais en faisant ça il informe aussi le meurtrier recherché.
En filigrane, Connelly nous présente justement un serial killer, avec ses dénégations (elle l'a bien cherché, je suis innocent, c'est normal qu'elle paye) et pose ainsi la question du Mal : certains humains sont des monstres, peut on savoir pourquoi, l'enfance maltraitée, les violences subies, ou le Mal surgit il sans raison apparente?
Il campe aussi l'adrénaline de celui qui essaie de comprendre ce Mal, pour qui tout soudain devient clair, l'excitation du chercheur quand devant un crime odieux, une piste semble se dessiner, la nécessité de comprendre les motivations du serial killer, la manière de relier un fait à un autre, un meurtre à un autre, de chercher les coïncidences et de dérouler ainsi une existence faite de crimes.
Cependant, les formules qui se répètent (doigt glacé, décharge électrique) ainsi que la fin du livre, aussi improbable qu'imprécise, font que cet excellent livre de Connelly ne me semble pas un chef d'oeuvre absolu.
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