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Critique de vda


vda
04 février 2011
L'enquêteur anonyme du A14, quitte son bureau de l'Usine, la voix lui a donné l'ordre d'élucider la disparition d'une femme, disparition que personne n'a signalée, mais qui est remontée jusqu'au Chief Constable. Il part sans attendre, seul, et remonte avec patience, avec acharnement, le fil nauséabond de la corruption, du chantage, et du malheur.
Grinçant dans ses premières pages, le grincement de Comment vivent les morts s'accentue jusqu'à devenir une dissonance insupportable. le sergent, personnage de Robin Cook, est en dehors de tout circuit, ne répond de ses actes qu'à lui seul, agresse chacun, plus désespéré que jamais, autodestructeur.
Si le ton, les situations, les personnages et leurs attributs peuvent sembler être le résultat d'une distance ironique, cette impression se dissipe avec la rencontre de l'enquêteur et de Dick Sanders.

« J'empoignai Sanders et le retournai. Je regrettai à présent d'avoir fait ça et de l'avoir frappé avec le râteau. Je sentis que tous, sans exception, nous commettons un tas d'erreurs, que nous le savons, et que pourtant nous devons vivre malgré tout. Il serait préférable d'être stupide, ou peut-être fou. C'est la faculté de savoir qui cause le vrai martyre de l'existence : nous serions tous plus honnêtes sans la connaissance, et certaines personnes le sont encore. Oui, à présent, je regrettais vraiment beaucoup ce que j'avais fait à Sanders, et je savais que le coup que je lui avais porté était l'expression de mon propre désespoir. Cependant, j'étais comme dans une galerie de miroirs : j'avais un travail à faire, et à faire vite dans le temps qui m'était imparti, et j'étais perturbé par les Mardy, aussi perturbé que je pouvais l'être, vu que je suis moi-même éternellement perturbé. Je m'aperçus que j'avais sur moi trois Kleenex et je m'en servis pour essuyer le sang que j'avais fait couler sur le visage de Sanders. Je trouvai de l'eau dans un seau pour nettoyer l'énorme ecchymose que je lui avais faite au visage ».

A partir de là, aucune confusion possible, il s'agit bien du désespoir qui réside en l'auteur, au travers de son personnage et de situations dont le potentiel comique, ironique, satirique est perçu sous son aspect le plus sombre.

Le personnage principal est perturbé, le roman est perturbant. Il laisse l'écho d'un grincement de craie sur un tableau noir.
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