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Critique de jeandubus


Le blues du troglodyte

Les éditions « autrement » continue la publication de l’œuvre de Kenneth Cook dont le premier roman « 5 nuits de trop » au début des années 60. Autant dire que cette œuvre est passée longtemps inaperçue à l’époque où il fallait plus de 24 heures pour aller en Australie (et en revenir) où la culture australienne se résumait à deux ou trois films projetés au quartier latin ( dont « out back ») et encore…

Ce blues du troglodyte est le dixième roman de Cook seulement (bien) traduit en français en 2015. Et le charme opère encore puisque dans le désert à 1300 km d’Adélaïde, dans cette petite ville de Ginger Whisker (les deux boissons les plus consommées après la bière) la vie s’est arrêtée.

C’est donc dans une intemporalité totale que Simon Crown anime chaque jour l’unique radio du coin et exploite, comme le font presque tous les habitants quand ils ne sont pas au pub, une mine d’opale dont la poussière caractéristique teinte la peau en rose. Au pays des « pinks schtroumpfs », la température écrasante oblige les gens à vivre dans des grottes souterraines et à courir de leur porte à celle du bar pour ne pas cramer sur le trottoir.

Journaliste troglodyte (The underground man est le titre australien du roman) Simon a des problèmes d’argent et son banquier qui reçoit ses clients dans un des quatre pubs de la ville a des manières assez expéditives.

D’entrée de jeu, comme dans cinq matins de trop on se doute que la carrière de notre sympathique loser ne va pas être très brillante. Les pièges se multiplient et les méchants (une race indestructible quels que soit l’endroit et l’époque) s’évertuent à le faire tomber dedans.

Pourquoi s’acharner à poursuivre une vie de rosbif trop cuit à Ginger Whisker ? C’est la question que se pose souvent Simon à laquelle le destin va le forcer à répondre. La seule consolation est que ceux qui vous dépouillent restent sur place, eux. Et que c’est une bien faible victoire.

Style drôle et soutenu. Brillant.


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