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Critique de Pavlik


Pavlik
19 septembre 2014
D'abord publiée en format kiosque, la série Before Watchmen a fait l'objet d'une réédition en cartonné par Urban, chaque tome s'attardant sur un personnage différent, et pouvant être lu dans n'importe quel ordre.

Celui-ci met en scène les débuts du Spectre Soyeux, alias Laurie Jupiter. Nous sommes dans le cas présent très loin d'une histoire de super-héros. D'abord parce qu'en l'absence de supers pouvoirs, le terme de justicière est un attribut plus adéquat pour désigner ce personnage. Ensuite parce que la lutte contre le "méchant" n'est ici que la métaphore d'une lutte bien plus complexe (mais n'est-ce pas aussi le cas dans les histoires de super-héros ?). En effet, Laurie est la fille de Sally Jupiter qui fut, en son temps, le premier Spectre Soyeux (à l'époque des Minute Men, les ancêtres des Watchmen). La filiation est difficile à assumer pour cette ado au caractère bien trempé car sa mère souffre d'une réputation sulfureuse de fille facile. Par ailleurs Sally s'évertue à entraîner sa progéniture pour lui succéder, ce qui n'est pas du goût de Laurie, qui rêve de faire ses choix, de vivre sa vie (ces ados !!!). L'histoire prend place dans l'Amérique des années 1960, en plein flower power.

Ce tome consacré au plus sexy des Guardiens (faut vraiment que Dr Manhattan soit ailleurs dans sa tête pour la laisser partir) se révèle plein de qualités. D'abord un dessin haut de gamme (réalisé par Amanda Conner), très expressif, tout en rondeur et en souplesse, plutôt réaliste, avec une touche de sensualité. Les couleurs sont classes, la composition des planches assez classique, avec quelques effets intéressants, notamment quand il s'agit d'illustrer les effets de l'acide sur le cerveau (les jeunes, la drogue c'est mal !!!). Ensuite, des personnages attachants, aux fortes personnalités qui incarnent à merveille les relations compliqués entre ados et parents (particulièrement à l'approche du moment de quitter le nid). Enfin, des thèmes forts comme la transmission, l'héritage, l'éducation mais aussi la construction de soi, difficile combat (d'ou la métaphore évoquée plus haut). Cerise sur le gâteau, tout ceci est traité sur fond de musique folk, pat d'eph', combi Volkswagen et drogues "hallucinantes", et les auteurs en profitent pour évoquer la confrontation des valeurs hippies avec leur déchéance propre (dans la luxure) mais également avec le modèle consumériste américain, peu enclin à les tolérer.

En résumé : un excellent cru de la série, qui plaira aux amateurs de personnages féminins aux caractères bien trempés, à la fois plein de force et de fragilité, sexy sans être potiches, bref attachants. Les mamans qui auraient du mal avec leurs grandes filles de 17 ans peuvent également y jeter un coup d'oeil pour se rassurer : même si elles n'en ont pas l'air, parfois, elles vous écoutent.
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