Citations sur Bitch : Le pouvoir des femelles dans le monde animal (4)
Dans le mode de vie des chasseurs-cueilleurs, il est beaucoup plus difficile pour les hommes de limiter les mouvements des femmes et leur accès aux ressources, étant donné qu'elles ont la capacité de s'en procurer par elles-mêmes. Avec la restriction de leurs activités, tandis que les hommes prenaient le contrôle de denrées alimentaires de grande qualité, comme la viande, les femmes ont perdu en autonomie et sont devenues des biens sexuels. La propriété étant héréditaire, la paternité est devenue un enjeu, et le patriarcat s'est implanté dans la société. L'évolution de l'aptitude au langage a permis aux hommes de consolider et d'accroître leur autorité sur les femmes en rendant possible la création et la propagation idéologique légitimement la dominance masculine/ subordination féminine et la suprématie masculine/ infériorité féminine.
Dans tout le règne animal, les femelles se sont évadées du manoir Playboy et mènent des vies sexuelles libérées, dans leur propre intérêt et dans celui de leur famille, sans qu'il y ait de honte à cela. Si les stéréotypes sexuels de Darwin ont pu paraître psychologiquement convaincants à des générations de scientifiques hommes, ils ont été renversés par une armée de parulines, de langurs et de drosophiles femelles sexuellement affirmées, et par les femmes intellectuellement affirmées qui les étudient. (p. 141)
Quand l'idée a commencé germer en moi d'écrire un livre montrant combien la science avait donné une image déformée des animaux femelles, j'étais lionne me douter que le sujet était si vaste ou à ce point exposé à la pollution culturelle.
« un masque de théorie recouvre toute la face de la nature(...) la plupart d'entre nous ne sommes pas conscients du fait que nous avons pour habitude constante de lire le langage du monde extérieur et de le traduire au fur et à mesure de notre lecture.» ce qui rend ce masque si difficile à enlever, c'est qu'il est invisible. Nous sommes tous culturellement conditionnés pour interpréter le monde à travers un cadre qui est à la fois profondément enraciné en nous et extrêmement personnel. Pour s'extraire de ce filet de sécurité et des certitudes qu'il génère, il faut d'abord reconnaître qu'il existe. Puis avoir le courage d'admettre qu'on n'a plus pied, mais continuer à nager de l'avant malgré tout.