Notre liaison a toujours été en dents de scie. Il arrive un moment où, chacun de son côté, on a besoin d’un peu d’air. Même si on continue de tenir l’un à l’autre.
Quand on avait enfin l’occasion d’être ensemble, on n’avait pas envie des mêmes choses. Attention, rester à la maison avec des bières et un film, je n’ai rien contre. Tant que ce n’est pas tous les soirs. On est encore jeunes, non ? Et puis, elle exigeait de moi plus d’engagement que j’étais prêt à lui en donner. Je ne tenais pas à être pieds et poings liés par un prêt immobilier. Je voyais déjà où ça allait me mener, cette histoire. Un boulot à temps plein rien que pour garder la tête hors de l’eau.
On l’appelle aviophobie, aérophobie, aérodromophobie ou ptéromerhanophobie. Apparemment, un seul mot ne suffit pas à évoquer cette frayeur paralysante. Je préfère aviophobie, à titre personnel. Notez qu’il s’agit d’un symptôme, pas d’une maladie. Les origines varient selon les individus. Si certains ont subi des vols traumatisants, ça n’a a priori aucun rapport avec l’avion chez d’autres. Il y a aussi ceux qui ont regardé une fois de trop le premier épisode de Lost. Je suis en bonne compagnie, figurez-vous : Kate Winslet, le dalaï-lama, David Bowie et Aretha Franklin ont le même problème que moi. C’était également le cas de Joseph Staline… À la réflexion, « bonne » n’est pas l’adjectif idéal. Passons. Bref, je ne suis pas un cas isolé, loin de là.
Je l'avoue, j'aurais aimé qu'il découvre de quoi j'étais capable.
On ne partait jamais très loin, non, il se trouve cependant qu’il est moins cher et plus rapide de prendre l’avion plutôt que la voiture ou le train quand on veut aller d’un point de l’Angleterre à un autre. Ça vous paraît extravagant ? Renseignez-vous donc sur les tarifs ferroviaires. Exorbitants ! Je vous jure, allez sur le Net et comparez les prix – ça représente une sacrée économie pour les petites structures comme la nôtre. Les écolos ne manqueraient pas de râler. Eh bien, qu’ils règlent nos billets, et on en reparlera.
Se débarrasser des journalistes aurait exigé trop d’énergie. Et puis, elle a dû estimer que ça faisait partie du jeu : elle leur parlait, ils s’en allaient, l’affaire s’arrêtait là, et la vie continuait.
Déterminée à combattre sa phobie de l’avion pour obtenir le poste dont elle rêve, Sara décide de recourir à l’hypnose, par l’intermédiaire d’un ami de la famille, le fascinant docteur Stephen Devane. Au fil des séances, la jeune femme est victime d’hallucinations chaque fois plus terrifiantes... D’où viennent-elles ? Face aux terribles découvertes auxquelles elle est confrontée et grâce à l’aide du médecin, Sara va se lancer dans une quête d’identité effrénée, à ses risques et périls.