Ce tome 19 intitulé "L'Ermite de l'Ourann", aurait pu être très bon, malheureusement après un tome 18 ambitieux mais confus celui-ce est ambitieux mais déséquilibré (et ce n'est pas la première fois qu'Eric Corbeyran nous fait le coup dans la série).
Le récit est entièrement construit en analepse : dans une introduction à la Stephen King du plus bel effet la vieille pêcheuse de perles Cleeris va nous raconter l'année de ces 13 ans où pour elle tout a changé, pour le meilleur comme pour le pire... L'érudite exilée Nawel a été enlevée, et les elfes blancs Aaliatep et Galamnon louent ses services pour retrouver sa piste. Cette dernière travaille contre son gré pour les semi-elfes Oranth'al la brute et Tein-Nooh la vamp, et entre les uns et les autres poursuivis par des pirates boranais s'engage une course au trésor au coeur du Pays des Vents qui pourrait changer à jamais l'univers d'Arran !
Que c'est dommage ! La mise en place du récit est très longue et comporte pas mal de scènes qui n'apportent rien à l'histoire, du coup la partie Indiana Jones est scandaleusement tronquée (au point qu'après avoir révélé son secret de l'Ermite de l'Ourann, et les auteurs écrasent les personnages comme des mouches en 3 pages).
Pourtant le pitch est très bon puisque les valeurs sont inversées avec des criminels punks qui veulent faire éclater la vérité pour construire un monde universaliste, et les les justiciers bien propres sur eux qui veulent enterrer la vérité pour protéger un ordre établi suprématiste : la fin est tragique, car nous sommes dans la reprise des moments les plus sombres du "Silmarilion" de J.R.R. Tolkien, quand la peur et l'ignorance dressait les peuples les uns contre les autres pour protéger l'ego surdimensionné de leurs dirigeants... La petite Cleeris, innocente, insouciante et inconscience est coincée entres les uns et les autres, et il y aurait eu un formidable relationship drama à développer entre elle et ses compagnons sombres au coeur pur et lumineux au coeur sombre. Seule dépositaire du plus grand secret de la race elfe, elle ne peut que se morfondre de ne pas eu pas les moyens de continuer la lutte de ceux qui sont morts pour leur rêve d'un monde meilleur sans haine ni violence, ni mépris ni indifférence...
Niveau graphisme le serbe Bojan Vukic continue de me surprendre : d'album en album ses dessins continuent de s'améliorer... Mais il n'a pas encore trouver le bon dosage entres décors splendides, qui parfois pètent même une classe de ouf, et un charadesign plutôt comics certes assez joliment réussi (genre Galamnon qui entre Clark Kent et Lex Luthor affiche un look proche de celui de Ricardo Montalban dans "Star Strek II : La Colère de Khan" ^^) qui d'une planche à l'autre souffre de regrettables fluctuations...
PS: achtung spoilers
Au fond de la boîte de Pandore reste-il l'Espoir ? La mort des justiciers punks trahis par les policiers politiques elfes blancs n'est pas sûre à 100% (sans parler de cette joyeuse allusion à notre triste réalité néocons)... Quel pied cela serait une suite avec ces personnages qui viendrait totalement invalider le sad end !
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