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Critique de mfgaultier


Shadow banking, sous titré « le pouvoir de l'ombre », est une BD censée nous « plonger dans les arcanes de la finance internationale ». Bon, présentée comme ça, la BD est très alléchante. D'autant plus que trois auteurs ont uni leurs forces pour produire cet album : Frédéric Bagarry (un ancien trader) et Corbeyran signent le scénario sur des dessins d'Eric Chabbert (couleurs de Luca Malisan). Signalons au passage la préface d'Elise Lucet, qu'un autocollant signale sur la couverture, ce qui augure de la portée documentaire de l'objet.

J'ai déjà lu un album signé Corbeyran, il s'agissait d'une bluette franco italienne avec en toile de fond des domaines viticoles, intéressant mais pas extraordinaire dans mon souvenir (et d'ailleurs je viens de parcourir la suite de cette bluette qui vient de sortir : raté pour le coup, ce qui m'alarme pour cette BD : le second tome sera-t-il à la hauteur du premier ?).

J'attendais beaucoup du sujet et des auteurs car décrypter la crise financière de 2008 par l'intermédiaire du 9ème art semblait une gageure. Non pas que le support BD ne convienne pas, bien au contraire. Mais avouez que la tâche est un peu ambitieuse.

Finalement, j'ai lu avec un certain plaisir ce premier tome, qui réunit assez d'ingrédients pour qu'on ait envie de lire la suite : une tentative de meurtre, des personnages attachants et hauts placés, une histoire d'amour, des hommes qui oeuvrent dans l'ombre… Mon plaisir (car j'aime analyser cet étrange et éphémère phénomène) fut néanmoins freiné par l'alliance d'éléments un peu faciles, un peu évidents, notamment l'histoire d'amour que vit Mathieu Dorval, fringuant jeune homme (ce qui donne droit à deux planches, 10 et 11 assez inutiles je trouve). Ou encore par le fait que ce personnage, rapidement désigné comme le héros de la série (à l'instar du fameux Largo Winch auquel il m'a rapidement fait penser) est le fils adoptif du très puissant Victor de la Salle, vice président de la banque centrale européenne…

Avec Corbeyran au scénario, ces éléments classiques, argent, famille et passion, sont parfaitement intégrés dans la trame narrative, ce qui donne au final une histoire qui se tient mais qui manque tout de même d'originalité : dommage. Par contre, tout ce qui touche au monde financier m'a semblé pertinent, bien que cela ne soit pas ma tasse de thé : la crise des subprimes, qui ouvre l'album, la zone euro, la faillite de la Grèce… Des notes viennent compléter les dialogues et à la fin de l'album, je me suis surprise à avoir envie d'en savoir plus.

Shadow banking est finalement une BD classique et plutôt efficace même si les dessins, très réalistes, manquent de finesse à mon goût. Et j'ai trouvé les couleurs assez hideuses, dommage (c'est la seconde fois). Les planches ne sont pas à l'image de la couverture plutôt vertigineuse. J'espère que le second tome tiendra les promesses -à moitié tenues- du premier. Dans l'attente…

Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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