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Critique de BazaR


BazaR
18 novembre 2013
Ma première comédie de Corneille.

Alidor ne supporte plus la prison d'amour construite avec Angélique. Pour retrouver sa liberté il prétend aimer ailleurs et cherche à acoquiner son meilleur ami Cléandre avec sa belle. Mais celle-ci prend sa revanche avec un autre, Doraste, un rival, et Alidor s'aperçoit que sa prison avait malgré tout de belles dorures.

J'ai été un peu étonné au début: c'est posé, fin, dépourvu de scène véritablement comique comme chez le Molière de l'époque du collège, mais avec des rebondissements amusants et des caractères bien tranchés: en premier lieu Alidor et Phylis, l'amie d'Angélique et soeur de Doraste, très modernes dans leur liberté de moeurs.

Mais le dossier permet d'éclaircir la pièce: Corneille voulait élever la comédie au dessus de la simple farce à laquelle Molière restera un peu attaché. Une comédie peut mettre en scène des personnages nobles, pas seulement des caricatures de la plèbe; elle peut se terminer mal dans la mesure où ce mal ne met pas en jeu le destin des royaumes. Ainsi Corneille ouvre une brèche dans les canons de la Comédie "à l'antique" et apporte sa pierre à l'édification du théâtre classique.

On apprend aussi qu'il est possible de lire cette pièce comme la jeunesse de Don Juan. Alidor, en effet, perd Angélique. Il décide dès lors de voyager de maitresse en maitresse, d'être seul à contrôler le jeu de l'amour: piéger, ne jamais se laisser piéger, dominer le sexe "faible" et moquer les cocus.

Cette comédie a aussi des accents de tragédie par endroit. C'est en fait une sorte de mutant inclassable. Mais une chose est sûre: Corneille maniait magnifiquement la langue de Molière.
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