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Critique de lumerolle


Ayant apprécié La collision des mondes, j'ai de suite été attirée par la nouvelle production de Sam Cornell. Je remercie Livr'S Éditions pour ce cadeau et l'auteur de m'avoir contactée. L'intérêt porté à mon humble blog me touche énormément. Dans les instants de doute, je me souviens de votre présence et de vos paroles. Ça me boost. Bon, je laisse de côté le moment marshmallow pour vous présenter ce petit lingot qui m'a transporté le temps de quelques pages dans des contrées lointaines.

Alors que les tuniques bleues traquent Crazy Horse et Sitting Bull, un événement terrible se produit dans les Black Hills. Quelque chose d'horrible, d'innommable et d'incroyable.

Gold Rush nous plonge en pleine guerre de territoire, en 1876. À la suite à la crise économique, de nombreux Américains brisent le traité de Fort Laramie et les Amérindiens ripostent face à l'envahisseur qui souille leurs terres sacrées pour une poignée de pépites. le récit débute par l'interrogatoire de notre narrateur, un métis, qui suivait les troupes américaines en tant que traducteur. Personne ne croira ce dont il a été témoin. Après un commencement lent qui dépeint le contexte (bienvenue pour les incultes du Far West comme moi), l'histoire nous happe tels les marécages dans lesquels les chevaux s'embourbent. Bon, la métaphore liée au décor de la novella n'est pas top, mais vous voyez le sentiment : c'est prenant au point de ne pas savoir sortir la tête de l'intrigue.

La troupe rencontre un village de Lakotas sur son chemin. Affamés, éreintés par le temps peu clément des collines, le capitaine Mills et le traducteur le rejoignent afin de demander sans possibilité de refus, des vivres pour les hommes. On ressent la tension des échanges avec le chef sioux qui leur met sous le nez les injustices des dirigeants blancs.

Sam Cornell n'élabore pas un simple récit d'horreur sur fond historique. Il se sert de la trame pour porter des messages forts et dénonce les actes terribles perpétrés par les Américains pour une question de territoire. Comme si ce continent n'était pas assez vaste pour accueillir tout le monde.

Le racisme a sa part belle, comme la déshumanisation des Amérindiens par les Blancs. Rappelons que les Américains parquaient comme des boeufs des êtres humains dans des réserves naturelles. Non seulement ils leur enlevaient des droits, mais également la liberté et la dignité. On y retrouve aussi les exactions des hommes, dits civilisés, qui violaient les femmes. Des horreurs qui me répugnent bien plus que les monstres ancestraux que l'auteur fait surgir.

Des monstres tapis dans l'ombre des Black Hills et qu'on ne devrait jamais réveiller. Un monstre qui s'éloigne des créatures classiques, légendaires pour revêtir les visions de l'angoisse. Bien que je n'aie pas tremblé devant elle, j'ai adoré cette incarnation de la peur, la manière dont elle se déploie et rampe vers les esprits pour les capturer.

Beaucoup le désignent comme lovecraftien. J'ose avouer que je n'ai lu qu'un seul ouvrage de ce romancier, et je ne l'ai pas apprécié, contrairement aux oeuvres de Sam Cornell. Donnez-lui sa chance, si vous êtes comme moi.

En bref, Gold Rush expose les horreurs humaines sur fond de ruée vers l'or. Une confrontation entre deux civilisations, l'une qui se bat par avidité, l'autre pour conserver sa liberté. le tout mené dans un récit court, prenant et convaincant qui ne laisse personne indemne.
Lien : https://uneloupiotedanslanui..
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