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Critique de Annabelle19


Emma n'est pas le nom de l'héroïne de ce roman, bien qu'elle soit au coeur de l'histoire. Emma est en fait un virus destructeur qui a décimé l'humanité et qui continue de représenter un énorme danger pour eux. Après la chute de la civilisation telle qu'on la connaît, les gens se sont réorganisés en guildes. Certains ont pour but de soigner et de détecter au plus tôt les infectés, d'autres ont pour rôle d'explorer les restes de la société et d'éliminer les dangers... Nous suivons le personnage d'Azur, une jeune fille qui devra apprendre les codes de cette société et y trouver sa place.

Premièrement, j'ai été vraiment emportée par le style d'écriture de l'auteure, j'ai trouvé le tout très fluide et élégamment décrit, d'autant plus que le roman nous place dans un futur totalement réécrit et que beaucoup de choses sont à expliquer sur l'univers dans lequel nous évoluons. Mais rien n'est flou ou difficile à comprendre, on n'est jamais perdu.

Le roman se construit autour d'Azur, narratrice à la première personne dont on va suivre le passage à l'âge adulte dans ce monde ravagé par l'épidémie dévastatrice que fut Emma. D'abord complètement inconsciente de la réalité du monde, Azur va peu à peu ouvrir les yeux, perdre son innocence et se confronter à la dureté du monde.

Le roman se construit autour d'Azur, narratrice à la première personne dont on va suivre le passage à l'âge adulte dans ce monde ravagé par l'épidémie dévastatrice que fut Emma. D'abord complètement inconsciente de la réalité du monde, Azur va peu à peu ouvrir les yeux, perdre son innocence et se confronter à la dureté du monde.
L'univers est vraiment bien décrit, l'auteure nous parle de la situation en profondeur, sans rien omettre, et cela apporte une certaine crédibilité à la situation qu'elle dépeint. le virus Emma, sorte de combinaison de plusieurs virus existants, est bien pensé. On s'imagine bien la manière dont la société telle qu'on la connaît a chuté, et la façon dont l'humanité s'est réorganisée en prenant en compte le danger lié à Emma. C'est pour moi le gros plus de ce roman : le postulat de départ est fouillé, réfléchi, et l'on y croit très vite.

C'est aussi un monde très dur qui est décrit, voir cruel. On va s'interroger sur la définition d'humanité. En effet, les groupes de personnes saines en sont venus à considérer que toute personne atteinte d'Emma ne devait plus être considérée comme humaine. Les "Gueules bleues", comme on les appelle, sont abattues à vue sans le moindre remords. C'est ce que j'ai trouvé le plus dur à lire, la manière dont sont traités ces malades, hommes femme ou enfants. Bien sûr, ils sont condamnés, et ils sont dangereux puisqu'ils peuvent transmettre la maladie, mais on aimerait qu'ils soient traités avec un minimum de décence et d'humanité, justement. Au contraire, dans le roman, on se garde bien d'éprouver la moindre pitié pour ces personnes. La dureté de certaines réflexions, faites par Sarah, la tante d'Azur, notamment, m'a un peu ébranlée.
Heureusement, un pendant est fait à cette vision des choses impitoyable, grâce au personnage de Basil. le jeune homme a de la compassion pour les malades et est conscient de tout le mal engendré par cette manière de fonctionner, qui dresse les malades et les personnes saines les uns contre les autres.

On en vient à ma petite déception concernant ce roman : que certains points n'aient pas été plus développé. Avec en tête le personnage de Basil, sa vision des choses et ses aspirations. le personnage apporte un autre point de vue que celui, assez insensible, de la plupart des autres personnages, et il aurait été intéressant de se pencher un peu plus sur lui. Trouver le point de vue d'une personne infectée, sa manière de survivre et son ressenti à propos des personnes saines, aurait été intéressant aussi. Surtout que le roman est mis "à partir de 13 ans", est-ce que tout cela n'est pas un peu pessimiste, pour des enfants de cet âge ? Seul le point de vue de Basile rattrape les autres, mais il est à peine développé.

De même, la fin, assez ouverte, nous laisse un peu en suspend quand à l'avenir d'Azur et des autres. J'aurais aimé une plus grande résolution, un plus grand pas vers un changement dans la situation décrite tout au long du roman. Au fond, on en reste au même point qu'au tout début, les évolutions évoquées en sont encore à l'état d'embryon quand arrivent les dernières pages.

En résumé, j'ai beaucoup aimé me plonger dans ce roman, j'ai trouvé l'histoire très immersive grâce à l'univers très fouillé qu'a créé l'auteure. le personnage d'Azur parvient à nous toucher à travers les épreuves qu'elle subit et qui lui font perdre peu à peu son innocence. Mes regrets quant à ce roman sont aussi la preuve du plaisir que j'ai pris à le lire : j'aurais voulu que les choses soient poussées plus loin. le caractère implacable des personnages choque souvent et j'aurais voulu que les questionnements sur la manière d'être "humain" soient plus développés.
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