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Critique de Sarindar


Tout comme Jean-Pierre Soisson, qui fut maire d'Auxerre, président du conseil régional de la Bourgogne et ministre de Valéry Giscard d'Estaing puis de François Mitterrand, s'intéressa aux ducs de Bourgogne, Dominique Baudis, qui fut maire de Toulouse et président du conseil régional de Midi-Pyrénées, et qui est mort en 2014, appartenait à cette catégorie d'hommes politiques qui avaient la passion de l'Histoire régionale et qui pensaient devoir s'illustrer en laissant un ou plusieurs livres qui entraient dans cette catégorie et permettaient à leurs auteurs de porter haut les couleurs de la région qu'ils dirigeaient. Il se trouve que Dominique Baudis fut servi par un incontestable talent de plume, parce qu'il fut d'abord un brillant journaliste. Se distinguant d'un François Bayrou qui dressa un flamboyant portrait très idéalisé de Henri IV, d'un Philippe Séguin qui s'efforça de réhabiliter un Napoléon III vilipendé par Victor Hugo, d'un Philippe de Villiers parti dans une déclaration d'amour à Jeanne d'Arc qui le rapproche de Delteil mais nous éloigne de la Jeanne de l'Histoire, ou bien encore d'un Jack Lang qui semble nous inviter trop fortement à nous pâmer d'admiration devant le roi François 1er - qu'il semble confondre comme protecteur des arts avec le président mécène et homme de culture qu'il voulut voir en Mitterrand, Dominique Baudis nous présente l'histoire d'un homme marqué par les échecs de sa politique et par les leçons parfois amères qu'il dut en tirer : RAYMOND VI DE TOULOUSE (1156-1222), comte pacifique et tolérant, homme politique intéressant mais plein d'espérance folle et presque toujours déçue - encore que l'homme fût très lucide même s'il ne fut pas toujours clairvoyant par anticipation - et roi des calculs erronés, victime malheureuse de ses propres erreurs, pathétique et héroïque à force de vouloir préserver l'indépendance de sa région et la vie des Parfaits et Parfaites contre l'emprise des Croisés anti-cathares qui se répandirent comme vautours sur son territoire.
Son engagement désinterréssé pour ces causes lui tint lieu de programme politique. Il dut parfois donner le change à ses ennemis pour tenter de sauver les meubles, mais il s'opposa au très cruel Simon de Montfort, meneur des Croisés, désireux de se tailler une grande seigneurie aux dépens des feudataires locaux, et sut bien manoeuvrer avec la monarchie française. Je ne sais pas ce que vaut le livre original de Dominique Baudis, dont cette bande dessinée est tirée, mais celle-ci a quelque chose de fort, tant par le dessin que par les dialogues et contenus des bulles. Une petite leçon d'Histoire sur un destin contrarié et sur la liberté confisquée de toute une région. Merci à François Corteggiani et à Michel Suro pour cette belle adaptation.
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