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Critique de Fleitour


Est-ce le deuil qui est au coeur de ce roman, ou est-ce la vie ?
La vie de ceux qui ont quitté leurs proches, hante ces femmes qui un jour se rencontreront. Il faut construire une histoire expliquer les évènements récents. le deuil qui vous frappe fait parti du cycle même de la vie, comme le fredonne cette fulgurance, "ton visage est parsemé de taches de rousseur, les baisers d'un soleil qui ne te caressera plus.
.

C'est une jeune Maman Albane Corti, ou une femme qui endosse cette réalité, pour mieux exprimer leurs angoisses.
N'avons nous pas à un moment donné, posé les mains sur notre visage en se disant et si demain lui, moi, elle ou il n'était plus là, à rire et enchanter notre famille ?


Ce roman explore tout simplement notre monde de tous les jours, dans sa banalité et ses sautes de joies ou de chagrins, avec le coeur d'une femme d'aujourd'hui sans truquage, magnifique de délicatesse aussi : "un lieu, un mot, un objet, un parfum avaient la faculté de rapatrier la douleur à la surface".


Mais parfois les événements vous heurtent, car ils ne trouvent pas un cheminement normal, c'est un accident, c'est un suicide, ou pire un meurtre.
Alors toute une machinerie se met en oeuvre et l'éperon de la culpabilité, trouve un terrain sur lequel il va s'épanouir attaquant vos souvenirs, les plus nobles comme les plus sombres. le doute alors s'installe.
Le diable a-t-il besoin de cornes pour se délecter de vos souffrances et de vous réveiller la nuit pour imaginer tout ce que vous auriez dû faire, ou pu faire pour éviter le drame.


Que peut-on imaginer pour disperser ces pensées noires et destructrices.
"Le diable a l'allure de monsieur tout le monde; il se camoufle dans le moindre recoin sans que sa ramure ne l'incommode. Il égraine ses semences dans le terreau fertile de chaque être, cultive la jalousie, l'insouciance, le désespoir".


Arielle, Maude, Pauline, Syrène et Messaline sont en survie avec ce chagrin qui les tenaille. Chacune d'elle vient de connaître un drame pour lequel nous lecteur percevons que leur culpabilité ne peut être justifiée. Pourtant.


Une forme de complicité s'installe alors parmi ces femmes qui ne se connaissaient pas le matin même. En effet à l'occasion d'un séminaire susceptible de les faire réfléchir sur leur drame, nous allons peu à peu découvrir que leurs questionnements sont proches.


"Cet endroit n'est pas réel. Elle glisse, cheveux au vent, sur les courbes d'un arc-en-ciel dans une ambiance de fête foraine", le temps de disperser un orage et les filles réinventent leur passé, le redessine.


Ainsi Arielle, Maude, Pauline, Syrène et Messaline avaient inventé une eurythmie, qui tel un échafaudage précaire, élaboré avec minutie autour de leur chagrin, une demeure vacillante.


Cette bouffée de vie, faite de rires, étreigne leurs larmes, disperse le chagrin, imagine un futur où le mari le fils, l'amie pourront se détacher, pour faire revivre les éclats de bonheurs anciens , partagés entre 5 copines nées ces jours de pluies et de brouillards.


Un beau roman, une fiction juste, un prémisse à d'autres incursions dans l'âme des femmes pour en apaiser les regrets.
Laissons Albane Corti nous porter.
"Elle mord à pleines dents dans l'écharpe de vénus qui se révèle mousseuse comme de la barbe à papa, acidulée comme les bonbons que lui offrait sa grand-mère quand elle était enfant. Des bonbons oblongs aux teintes irisées. Elles virevolte sur les pentes moirées".

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