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EAN : 9781688921122
233 pages
Auto édition (28/08/2019)
4.46/5   14 notes
Résumé :
Arielle, Maude, Syrène, Messaline et Pauline, cinq femmes qui pleurent un être cher : un amour, un parent, un enfant, une amie.
Elles se rencontrent dans un séminaire, animé par le surprenant Docteur Daudron, visant à guérir la culpabilité dans laquelle elles sont emprisonnées, nourrie par la colère, la jalousie, l’amertume et l’incompréhension. Mais la délivrance peut revêtir diverses formes.
La sarcastique Arielle fera amende honorable.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le diable n'a pas de cornes - Albane Corti - Lu en septembre/octobre 2019.
La couverture du livre est magnifique.

Pour commencer, je remercie Albane pour son geste si gentil , m'avoir envoyé son livre dédicacé par la poste. J'ai mis un peu de temps pour le lire, ayant été grippée et en total manque de concentration.

Cinq histoires, cinq femmes, jeunes et moins jeunes, cinq caractères différents. Rien ne les destinait à se rencontrer un jour.
Mais le malheur favorise parfois des relations inattendues.
Syrène, Pauline, Arielle, Maude et Messaline vivent chacune la douleur de la perte d'une personne qui leur est chère, qui sa meilleure amie, qui son fils, qui son mari, qui son père, et qui son fils aussi. Elles se trouvent autour d'une thérapie orchestrée par le Docteur Daudron dans le but de déculpabiliser, de comprendre, de réagir pour pouvoir se reconstruire.
Les patients doivent former des groupes de travail et c'est ainsi que ces cinq blessées de la vie vont devenir les meilleures amies du monde.
Albane Corti nous les présente une à une en alternance avec les séances de thérapie et nous suivons ainsi le parcours de chacune pour arriver à la résilience tant espérée, ce qui ne se fera pas sans mal vous l'aurez compris.
C'est avec une plume bien d'aujourd'hui qu'Albane Corti nous plonge dans les questionnements sur la mort d'un proche - ai-je fait tout ce qu'il fallait - les silences de l'absence, les souffrances qui nous habitent et contre lesquelles on est totalement impuissants. Mais aussi des moments magiques qui viennent contrebalancer ces état de tristesse, les partages, les rencontres, les projets qui naissent, et le temps qui passe inexorablement et qui aplanit les chagrins sans pour autant nous faire oublier, mais qui nous amène à plus de sérénité.
L'histoire se déroule à Lyon,mais aussi dans des régions parfois reculées du monde où l'on découvre des rites de funérailles inconnus chez nous. J'ai aussi découvert un peu la gastronomie lyonnaise et je me suis promenée dans les rues de cette belle ville que je ne connais pas de visu.
Pour tout cela, je vous remercie Albane. Et surtout, tant que vous le pourrez, continuez à écrire pour le plaisir de nos yeux.
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Cinq femmes, cinq deuils, cinq solitudes.
Ce roman soulève le problème d'une civilisation du paraître, déconnectée aux autres, où la famille est absente et qui rejette ce qui gêne : la mort, la maladie,la vieillesse. Si je n'ai pas aimé le début du roman avec le docteur Daudron, j'ai adoré la fin de l'histoire. Les masques tombent et Arielle, Messaline, Pauline, Syrène, Maude finissent par s'accepter telles qu'elles sont avec leurs imperfections et leur culpabilité car perdre quelqu'un c'est se dire j'aurais pu, j'aurais dû...
Elles ne vont pas se créer une nouvelle vie mais elles vont avoir une vie différente et leur petit groupe deviendra "leur famille". La mort de leurs êtres chers va les motiver, les soutenir, les faire aller de l'avant et n'aura pas été inutile.
Un très beau roman magnifiquement écrit par Albane Corti dans un style épuré. Merci à l'autrice pour sa confiance.








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Est-ce le deuil qui est au coeur de ce roman, ou est-ce la vie ?
La vie de ceux qui ont quitté leurs proches, hante ces femmes qui un jour se rencontreront. Il faut construire une histoire expliquer les évènements récents. le deuil qui vous frappe fait parti du cycle même de la vie, comme le fredonne cette fulgurance, "ton visage est parsemé de taches de rousseur, les baisers d'un soleil qui ne te caressera plus.
.

C'est une jeune Maman Albane Corti, ou une femme qui endosse cette réalité, pour mieux exprimer leurs angoisses.
N'avons nous pas à un moment donné, posé les mains sur notre visage en se disant et si demain lui, moi, elle ou il n'était plus là, à rire et enchanter notre famille ?


Ce roman explore tout simplement notre monde de tous les jours, dans sa banalité et ses sautes de joies ou de chagrins, avec le coeur d'une femme d'aujourd'hui sans truquage, magnifique de délicatesse aussi : "un lieu, un mot, un objet, un parfum avaient la faculté de rapatrier la douleur à la surface".


Mais parfois les événements vous heurtent, car ils ne trouvent pas un cheminement normal, c'est un accident, c'est un suicide, ou pire un meurtre.
Alors toute une machinerie se met en oeuvre et l'éperon de la culpabilité, trouve un terrain sur lequel il va s'épanouir attaquant vos souvenirs, les plus nobles comme les plus sombres. le doute alors s'installe.
Le diable a-t-il besoin de cornes pour se délecter de vos souffrances et de vous réveiller la nuit pour imaginer tout ce que vous auriez dû faire, ou pu faire pour éviter le drame.


Que peut-on imaginer pour disperser ces pensées noires et destructrices.
"Le diable a l'allure de monsieur tout le monde; il se camoufle dans le moindre recoin sans que sa ramure ne l'incommode. Il égraine ses semences dans le terreau fertile de chaque être, cultive la jalousie, l'insouciance, le désespoir".


Arielle, Maude, Pauline, Syrène et Messaline sont en survie avec ce chagrin qui les tenaille. Chacune d'elle vient de connaître un drame pour lequel nous lecteur percevons que leur culpabilité ne peut être justifiée. Pourtant.


Une forme de complicité s'installe alors parmi ces femmes qui ne se connaissaient pas le matin même. En effet à l'occasion d'un séminaire susceptible de les faire réfléchir sur leur drame, nous allons peu à peu découvrir que leurs questionnements sont proches.


"Cet endroit n'est pas réel. Elle glisse, cheveux au vent, sur les courbes d'un arc-en-ciel dans une ambiance de fête foraine", le temps de disperser un orage et les filles réinventent leur passé, le redessine.


Ainsi Arielle, Maude, Pauline, Syrène et Messaline avaient inventé une eurythmie, qui tel un échafaudage précaire, élaboré avec minutie autour de leur chagrin, une demeure vacillante.


Cette bouffée de vie, faite de rires, étreigne leurs larmes, disperse le chagrin, imagine un futur où le mari le fils, l'amie pourront se détacher, pour faire revivre les éclats de bonheurs anciens , partagés entre 5 copines nées ces jours de pluies et de brouillards.


Un beau roman, une fiction juste, un prémisse à d'autres incursions dans l'âme des femmes pour en apaiser les regrets.
Laissons Albane Corti nous porter.
"Elle mord à pleines dents dans l'écharpe de vénus qui se révèle mousseuse comme de la barbe à papa, acidulée comme les bonbons que lui offrait sa grand-mère quand elle était enfant. Des bonbons oblongs aux teintes irisées. Elles virevolte sur les pentes moirées".

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« Le Diable n'a pas de corne » est le deuxième roman de cette auteure découverte par hasard sur Amazon.

A la lecture des premières pages, le lecteur peut penser avoir affaire à un chick lit de par la narration à la première personne et le ton décalé. Mais ce n'est pas du tout le cas. Je suis passé par toutes la palette des émotions en lisant ce roman.

Je trouve que le style de l'auteure a mûri, s'est affirmé.

Elle relate les destins mêlés de cinq femmes d'âge et de milieu différents. Elles ont toutes perdu un être cher, et ensemble elles remontent la pente et réapprennent à vivre.

Une écriture moderne, toute en sensibilité sans jamais verser dans la sensiblerie.

Un livre que je conseille.
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Voici l'histoire de cinq femmes qui n'ont rien en commun en dehors du deuil qui les frappe. Et pourtant, leur amitié, improbable de prime abord, constituera la pierre angulaire de leur vie « d'après ». Une vie riche de rencontres et d'espoir. C'est un roman qui conte le vide creusé par la mort, la vie de ceux qui restent, et l'amitié … saupoudré d'un zeste d'humour et de beaux voyages.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je perçois déjà les ricanements, les cancans sur la veuve joyeuse qui n’a pas su demeurer dans le rang le temps imparti par les convenances. Ils se formalisent de ma tenue indécente pour la circonstance. Pourtant, mes enfants et moi sommes les seuls à disposer d’une quelconque légitimité en cet endroit. Nous aurions pu privatiser cette cérémonie et en réserver l’accès à nos proches.
Que mes atours damnent le pion aux sanglots immodérés de la Greluche me procure une jubilation difficile à réfréner. Mon insoumission aux conventions marquera davantage les esprits que la compassion qu’elle aurait voulu inspirer. J’ai gagné. Encore une fois. Elle n’est pas assez armée pour me défier sur mon propre terrain. Elle est juste « déplacée », je suis impertinente. Elle est vulgaire, je suis désirable – leur indignation en bandoulière, les émissaires de la gente masculine ne se privent pas de lorgner la femme de leur défunt ami derrière leurs lunettes noires. J’ai l’avantage de l’âge, elle suinte la naïveté. Elle joue les victimes ; pourtant dans cette tragédie, elle illustre le bourreau.
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Elle se concentre alors sur sa respiration et pense à un endroit où elle se sent bien, en sécurité. Cet endroit n’est pas réel. Elle glisse, cheveux au vent, sur les courbes d’un arc-en-ciel dans une ambiance de fête foraine. Des rires cristallins l’accompagnent dans sa descente. Elle mord à pleines dents dans l’écharpe de vénus qui se révèle mousseuse comme de la barbe à papa, acidulée comme les bonbons que lui offrait sa grand-mère quand elle était enfant. Des bonbons oblongs aux teintes irisées. Elles virevolte sur les pentes moirées. Elle éprouve une grande sérénité.
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Les gaufres font remonter des souvenirs agréables : fêtes foraines, bord de mer, anniversaires … Certains seront racontés tandis que la bouteille de cidre se vide. Les visages sont détendus, les joues rougies par l’alcool. Une forme de complicité s’installe parmi ces femmes qui ne se connaissaient pas le matin même.
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Le chagrin est comme une blessure de guerre, lancinante, se rappelant aux survivants à la moindre modulation de l'atmosphère. Un lieu, un mot, un objet, un parfum avaient la faculté de rapatrier la douleur à la surface. Parfois, la douceur des souvenirs convoqués étouffait les braises. Un sourire fugace illuminait alors un visage, aussitôt effacé par les relents des ravages subis. Puis la vie se revêtait de l'illusion de la couleur, jusqu'au stimuli suivant. Arielle, Maude, Pauline, Syrène et Messaline avaient inventé une eurythmie, qui tel un échafaudage précaire, élaboré avec minutie autour de leur chagrin, demeure vacillante. L'ombre ne peut pas détruire le soleil. Cependant ils sont interdépendants et n'ont d'autre choix que de coexister.
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Flavie avait tenté de s'engager dans la marine. Elle se sentait tellement étriquée dans l'avenir qui se profilait. Elle avait suivi sans opposition la voie toute tracée qui s'impose aux très bons élèves : bac scientifique, classe préparatoire, grandes écoles. Aucune fantaisie n'était de mise dans ce futur stéréotypé. Elle aspirait à plus grand, à servir une cause, pas un modèle façonné par des générations de jeunes gens brillants.
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