AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sharon


Tout d'abord, je tiens à remercier l'auteur Yves Corver qui m'a permis de découvrir son troisième roman.
Le premier mot qui m'est venu à l'esprit pour qualifier ce roman est « prenant ». le lecteur a envie de découvrir la suite de l'intrigue, et ce qui se cache derrière ce qui pourrait n'être qu'une histoire de tueurs en série de plus.
Il faut dire que l'intrigue est portée par des personnages atypiques. Nous avons Nathalie, une commissaire dont la vie personnelle est hors norme – pour oublier sa plus grande douleur. Face à elle, un enquêteur d'un autre genre : un journaliste, Jim Santiago, ex-grand reporter qui vivote en écrivant des articles pour des quotidiens ou des hebdomadaires gratuits. Son dernier reportage sur le terrain lui a coûté sa jambe, et depuis, il a appris à vivre avec sa différence, et tout ce que cela entraîne. Avez-vous déjà lu un roman mettant en scène un rescapé après sa reconstruction physique ? Je ne vous le fais pas dire, cela ne court pas les rues. Il doit pourtant saisir une chance de se remettre en selle : il est contacté par un mystérieux correspondant qui signe ses mails, puis ses appels Imhotep (comme ce vizir égyptien, médecin du IIIe millénaire avant notre ère). Celui-ci le met dans la confidence d'un meurtre qui vient d'être commis, avec des détails uniquement connus de la police et du tueur. Ce meurtre n'est que le premier.
Tueur en série ? Si vous me connaissez un peu, vous savez que le sujet n'est pas vraiment ma tasse de thé, même si je suis fan absolue de romans policiers. Seulement, c'est comme dans toute oeuvre, ce n'est pas tant le personnage qui est au coeur de l'action qui compte, que la manière dont il apparaît dans l'intrigue, sa caractérisation. Cet homme (oui, je spoile un peu, c'est un homme) est pour le moins particulier, les « liens » avec ses victimes aussi, victimes qui se trouvent fortement caractérisées, ce qui est rarement le cas dans ce genre policier. Parce qu'ôter la vie n'est pas anodin.
Bien sûr, l'enquête policière, au début, s'égare un peu, et l'intrigue aurait pu également se transformer en un roman d'espionnages. La fausse piste ainsi crée nous permet tout de même de montrer les liens qui existent encore entre la France et l'Afrique. La situation politique dans certains pays (le continent entier ?) est tout sauf simple, si ce n'est que les feux de l'actualité sont très rarement braqués sur ce continent. Faites un décompte la prochaine fois que vous regarderez une chaine d'info en continue : combien de minutes pour des informations sur l'Afrique ? Aucune, ou presque (celles avec le mot « migrant » ne comptent pas). Grâce à ce mystérieux Imhotep, Jim Santiago se voit envoyer en Côte d'Ivoire, non sur les traces du tueur, mais sur celle de son mobile.
Le but est de parvenir à l'auto-suffisance – l'indépendance réelle. Pas gagné, quand la survie des enfants, donc des plus vulnérables, dépend encore des associations, qui elles-mêmes dépendent des dons, des subventions venant d'Europe, ou de leurs industries. Jusqu'où certains sont-ils capables d'aller pour parvenir à leur fin ? C'est une question que soulevait déjà la lecture du second roman d'Yves Corver, c'est une question qui se pose encore à la lecture de celui-ci, parce qu'elle est toujours d'actualité.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}