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Critique de ChaiandPages


S.A Cosby nous propulse en Virginie, dans le Sud des État-Unis. À Charon, ville calme, mais au nom chargé de sens et d'un passé trouble fondé sur le chaos, la violence et le sang.

Le Sang des Innocents est un excellent thriller porteur de messages puissants et essentiels, mais tout en restant un divertissement pour le lecteur. L'écriture de S.A Cosby est très imagée et visuelle, j'ai eu la sensation d'être devant un chef d'oeuvre que pourraient porter David Fincher et Jordan Peele.

Une fusillade dans un lycée…point de départ d'une affaire sordide qui va mener le shérif Titus Crown, ex-agent du FBI et ses adjoints au coeur d'une enquête où racisme, religion, perversion, sadisme, cruauté, détournement de fond, fanatisme et abus de pouvoir se côtoient. Titus devra tout au long de son investigation faire face à la pression des extrémistes qui veulent le décrédibiliser et manifester pour célébrer le passé confédéré idéalisé de suprémacistes blancs à l'occasion de l'annuelle Fête de l'Automne et d'un jeune pasteur noir et ses adaptes qui ne croient plus en la justice.

En plus d'une superbe plume, la beauté et la réussite de ce polar tiennent à plusieurs raisons évidentes, des cliffhangers inattendus, des scènes d'une violence inouïe qui provoquent des hauts le coeur, un psychopathe introuvable profondément traumatisé par une enfance cruelle…mais surtout à son personnage principal, Titus Crown. Atteint de troubles obsessionnels compulsifs depuis la mort de sa mère, Titus a perdu la foi contrairement à son père très pieux. Il essaie tant bien que mal d'être le plus juste, le plus humble et le plus bienveillant possible dans une ville régie par la religion et les préjugés. Son cynisme m'a fait sourire plus d'une fois, la relation qu'il entretient avec son père, Albert est si tendre…Je pense que je ne m'étais jamais autant attachée à un personnage de Shérif/policier.

S.A Cosby dénonce la religion mais s'interroge surtout sur la foi et ce qu'elle nous apporte. Un passage résume clairement ce message qu'il tente de nous faire passer : la vraie foi n'est pas dans le beau discours mais dans les actes, et la charité en fait partie. Il s'interroge sur le fanatisme religieux qui passe par des intérêts personnels sans altruisme qui révèle racisme, maltraitancce psychologique et physique.

L'auteur dénonce aussi tout au long du livre le racisme avec beaucoup de sensibilité et d'intelligence, évidemment par les menaces proférées qui proviennent des suprémacistes mais aussi en faisant état d'un racisme banalisé notamment par des regards, des réflexions et des attitudes des habitants de Charon. Racisme ordinaire accentué lorsqu'un employé de Titus soumet l'idée que tous les blancs qui sont fiers de leur passé ne sont pas des racistes…L'auteur à travers Titus donne une voix à l'importance de l'intégrité, de la tolérance et de la lutte contre la discrimination, il est essentiel de condamner tout ceux et celles qui ne condamnent pas de près ou de loin le racisme tout autant passé qu'actuel car comme il le souligne « le racisme est loin d'avoir disparu ».

Je conseille sans modération ce roman, qui est un gros coup de coeur et que je mets dans mon top 10 polar !

J'ai toutefois quelques réserves,
La traduction du titre en français, je trouve que le titre original a beaucoup plus d'impact.
Le choix de la couverture française qui je trouve nous promet tout sauf un thriller musclé.
S.A Cosby nous informe que Titus est atteint de TOC mais ne s'en sert pas, que ce soit dans l'écriture ou l'intrigue, ce n'est pas grave en soi, mais je trouve que c'est vraiment dommage !

**Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE - lauréat du mois de janvier dans la catégorie Polar
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