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Critique de mh17


mh17
29 décembre 2023
La violence et la dérision est un récit incisif et drôle. Il a été publié en 1964 et n'a rien perdu de sa force subversive, grâce à une langue française magnifique qui mêle narration très classique et dialogues savoureux recréant le parler cairote. Mais ce récit n'est en aucun cas réaliste. Il s'agit davantage d'un conte philosophique.
Dans une ville indéfinie aux accents orientaux, un gouverneur grotesque veut nettoyer les rues des mendiants qu'aucun conquérant n'a réussi jusqu'alors à exterminer. Comment s'opposer à cette infamie ?
En ouverture du livre, nous assistons à une bonne farce aux dépens d'un gendarme venu déloger avec brutalité un mendiant. Karim l'auteur de la bouffonnerie vit sur la terrasse stratégique d'un immeuble et travaille dans l'aéronautique. Il confectionne des cerfs-volants pour les enfants. Il néglige Amar la jeune prostituée qui semble l'aimer sincèrement. Karim a d'autres préoccupations excitantes en tête. Ancien révolutionnaire repenti, il doit rejoindre son mentor Heykal maître ès dérision qui par la seule force du mépris railleur se fait fort de destituer le dictateur. Karim a un plan secret qui demande des compétences particulières que lui fourniront des amis hauts en couleurs. Celle de l'illettré richissime Khaled Omar qui a découvert en prison le secret du négoce juteux. Et puis celle du lettré Urfy qui alphabétise les petits au sous-sol de sa maison grâce à une pédagogie tout à fait singulière. Urfy est accablé par une mère folle dont il a la charge. Cette dernière tourmente son fils et fascine Heykal à tel point qu'il lui offre des fleurs. Heykal est un dandy aussi cynique que séducteur. Il reçoit également l'aide de Soad une jeune rebelle espiègle, fille gâtée d'un ami du gouverneur qui le renseignera. Leur principal ennemi n'est pas le gendarme mais un ancien camarade de Karim, poseur de bombes fanatique...
Je suis contente. J'ai encore quelques Cossery à découvrir !
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