Le style vestimentaire, le look, n'est plus signe extérieur de richesse, mais signe d'appartenance à un groupe social aux revendications diverses et appuyées, qu'elles soient d'ordre politique, contestataire ou générationnel.
Une constante qui traverse les sixties est le choix des couleurs tranchant totalement avec la mode des années 1950, qui avait codifié leur emploi selon les heures, les événements, les saisons. Désormais, coloris audacieux, acidulés, mélanges, contrastes et dissonances sont de mise en toutes circonstances.
Si, jusque dans les années 1950, les filles s'habillaient comme leurs mères, le tendance s'inverse dans la décennie suivante.
Le terme "prêt-à-porter" s'est donc substitué à celui de confection, connoté assez négativement, car associé à une mauvaise coupe et de qualité médiocre. Il ne faut pas oublier que jusque dans les années 190, 50 % des femmes font réaliser leurs vêtements chez leur couturière. Ce pourcentage diminue durant toute la décennie au profit du prêt-à-porter.
Rappelons qu'avant 1958, la femme ne pouvait disposer librement de son héritage, ni gérer librement ses biens, ni retirer plus de cent francs belges de la Caisse d'Epargne sans l'accord de son mari.
Le Jardin des Modes du mois de septembre 1963 est révélateur d'une tendance désormais incontournable : la place et l'importance que les jeunes prennent dans la société : La mode voit jeune parce qu'elle voit simple. C'est la première fois qu'apparaît une mode propre aux moins de vingt ans.
A l'heure où certains droits semblent contestés ou bafoués, il est bon de souligner que les acquis d'aujourd'hui sont le résultat des luttes d'hier, qu'en rappeler l'origine est faire oeuvre de mémoire.