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Critique de Villoteau


Dans le tome 1, nous avions découvert la jeunesse de Sidoine qui se pensait le fils d'un officier en service en Indochine. N'ayant plus son père adoptif en vie, il s'était retrouvé de manière quelque peu anachronique au bagne pour enfants d'Aniane dans l'Hérault où il avait perdu sa main auprès d'une machine. de retour en Bretagne dans ce deuxième volume, il fait la connaissance d'une jeune institutrice très indépendante avec qui il noue une relation sentimentale complexe. D'assez nombreuses enseignantes du primaire, militantes à l'école émancipée, avait effectivement un esprit qui les faisait qualifier de “suffragette“ à la Belle Époque dans l'Ouest ; les témoignages de l'enquête de Jacques Ozouf et la presse professionnelle en apportent la preuve.
Toutefois le scénariste la fait sortir non de l'école normale de filles du Finistère de Qimper mais de l'école normale de Sèvres, en oubliant qu'il s'agissait là de l'institution qui formait l'élite du corps professoral féminin du secondaire. Aidée d'un avocat aux ambitions politiques, la jeune institutrice se sert du vécu de Sidoine pour dénoncer les colonies pénitentiaires qui n'accueillent en principe que des petits délinquants. Aniane, comme La Couronne ou Saint-Hilaire (à Roiffé), est un peu oubliée aujourd'hui ; par contre Mettray (en Touraine) et Belle-Isle doivent à une gloire littéraire d'être encore dans les mémoires grâce à Jean Genet dans le premier cas et Prévert dans le second. Ces colonies pénitentiaires (dépendant du ministère de la Justice), qui n'accueillaient que des petits délinquants, ne sont pas à confondre avec certains établissements éducatifs (relevant de l'Assistance publique) qui connurent, il est vrai, eux également des scandales de maltraitance (l'affaire des Vermiraux dans l'Yonne). Il est clair que c'est dans ces seconds et non dans un bagne pour jeunes délinquants que le héros aurait dû se retrouver.
Sidoine va de nouveau rebondir sur le problème de sa paternité et vraisemblablement rencontrer dans le troisième tome celui qu'il a croît encore son père (mais le lecteur a appris a douter de la réalité de cette paternité). En effet le deuxième tome se clôt avec la déclaration de la guerre en août 1914 et l'arrivée attendu de ce père quittant les hauts plateaux du Tonkin et du Laos pour défendre le sol de la métropole. Malgré son handicap qui l'a empêché de devenir militaire à l'âge de l'appel habituel sous les drapeaux, le héros pourrait bien trouver moyen de servir la patrie dans ce troisième tome.
Cette série a une intrigue globalement intéressante, les rebondissements de l'action ne sont pas sans rappeler ceux que l'on rencontrait dans les romans feuilletons de l'époque, son graphisme est attrayant et le dessin est fouillé. Il est un peu dommage que des petits détails soient une entorse à la véracité possible de ce récit.
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