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Critique de marcphalippou


Une fois n'est pas coutume. J'émets 2 ou 3 réserves sur un album du tandem Cothias-Juilliard dont je suis pourtant - et reste - un inconditionel.
MasqueRouge 3 réunit encore et pour la dernière fois, des planches - toutes superbes au demeurant - parues dans Pif Gadget au début des années 1980. On sait le ressort essentiel des différents épisodes, plus ou moins longs : dans la France de Richelieu, la jeune Baronne de Troïl prend la suite d'un héros de légende que chacun croit mort, Masque Rouge. Une fois son masque mis, et sans que son valet Germain ne s'en doute ni ne l'y aide le moins du monde, elle vole les riches pour donner aux pauvres. Phantom femelle, Robin des Bois auvergnat, Zorro du 16ème siècle.
Les 3 histoires de ce recueil sont de niveau inégal. La 1ère montre toute la ruse et la loyauté de notre héroïne assoiffée de justice dès cette terre. Ariane ne croit qu'au ciel de son épervier. Ni Dieu, ni Diable : nous sommes dans Pif Gadget, aux Éditions Vaillant. Maintenant, la Noël 1624 déjà explorée dans le tome 2, reste riche en inspirations pour le scénariste et le dessinateur. Paris et forêts sous la neige font des décors sublimes, de nuit comme de jour. Et les pièges tendus par Ariane au convoi d'or prévu pour financer les guerres du roi s'enchaînent parfaitement, avec les planches, le découpage, le trait pur et fluide et les plans de vue insensés - une vue d'oiseau ! - qui font la grâce de Juilliard dans ce type de récit, historique et humain. Les dialogues de Cothias vont à l'unisson. On se régale !
Les deux histoires suivantes semblent elles avoir été plus vite conçues et réalisées. On y plonge d'abord avec Germain fait prisonnier de retour de Beaugency, dans les cages volantes du vicomte d'Orlan. On y sent le tandem aux commandes de la série curieux d'explorer à nouveau des souterrains - après les catacombes de Paris du tome 2 - avec un résultat plus sombre, moins agile et convaincant.
Pour finir retour à la forêt où Ariane et Germain vont goûter à la compagnie des loups. Dans cette histoire comme pour la précédente, l'idée de départ situe admirablement un décor, une atmosphère et un type de méchant. On y sent moins la quête de justice et le volet social historique. L'intérêt réside dans l'étude graphique de certains personnages, dont les attitudes traduisent maîtrise et évolution du trait de Juilliard et annoncent les caractères de la série à venir, Les 7 Vies de l'Épervier. La forêt, la neige, les loups. La Blanche Morte n'est pas loin. Et le visage d'Ariane aussi. On retrouve avec bonheur ce trait et cette atmosphère sur les illustrations de couverture datées de 1984. le récit est de 1980.
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