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Critique de CerKill


Voilà, j'ai fini le livre d'Antoine Couder. Je l'ai lu juste à la suite du très beau livre écrit à quatre mains avec Valérie Lehoux : Je vis pas ma vie, je la rêve. Aussi, lorsque j'ai commencé Devenir autre, je me suis senti frustré, j'avais l'impression de relire la même chose mais avec une tentative de vouloir coller des textes des chansons d‘Higelin à chaque page, rattacher chaque souvenir à une chanson. Cela allait vite devenir lassant, d'autant que le livre est truffé de fautes d'orthographe et de grammaire (l'auteur a dû oublier, par exemple, la règle qui veut que lorsque deux verbes se suivent, le deuxième est toujours à l'infinitif).
Mais, passé le premier quart, on plonge. Avec délices. L'auteur nous mène à la croisée des chemins de la biographie froide et de la romance puisqu'il a bien dû broder sur certaines choses à moins d'avoir suivi Higelin à la trace durant toute sa vie. Ce que l'on avait lu auparavant sous la plume de Valérie est là déployé, détaillé, on vit les scènes, on est témoin des enregistrements, des crises et des éclairs de génie du grand Jacques, on refait le film de sa vie. Si poignant, si troublant, tellement coloré. Et, finalement, l'idée de chapitrer le livre avec des titres de chansons colle bien au personnage. Les extraits, bien choisis, reflètent effectivement bien certains événements de la vie de Crabouif. Et on apprend beaucoup de choses sur notre baladin préféré, sur ce saltimbanque inadapté à cette société trop cartésienne pour ce poète qui nous manquera encore longtemps.
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