AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Valmyvoyou_lit


2016, en Israël. Un homme se réjouit que sa famille soit réunie autour de lui, pour la cérémonie d'inauguration prévue le lendemain. Pendant la soirée, son petit-fils, qui vit aux Etats-Unis, avec ses parents, parle de Donald Trump. Par ses propos, l'adolescent éveille la colère de ses cousins et le désarroi de ses grands-parents. Ewa, son arrière-grand-mère, décide de raconter son histoire. Elle rappelle que si ses enfants et ses petits-enfants existent, c'est grâce à l'homme qu'ils sont venus honorer. C'est grâce à lui si elle n'est pas morte au fond d'une forêt lituanienne. Ce grand monsieur s'appelait Chiune Sugihara.


Ewa commence son récit par une scène de cruauté immense, en 1939, pendant laquelle un officier nazi s'amuse de sa propre perversité. Comment survivre lorsque tout a été anéanti ? Pourquoi vivre quand tout a été arraché et que l'on n'a rien pu faire ? « le lendemain est une éternité, lointaine, funèbre et accablante, à jamais vidée de certitudes et de promesses, souillée de sang et d'ombre. ». (p. 14)


Ewa parvient à fuir la Pologne et rejoint la Lituanie, où elle espère être en sécurité. Elle rencontre Leib, un médecin juif ; sa famille a péri lors du bombardement d'un immeuble, à Varsovie. Les épreuves les rapprochent et ils nouent une amitié. Mais la Lituanie, menacée d'invasion, n'est plus un abri. le danger a deux visages : nazi et soviétique. Toutes les ambassades ont fermé, seul le Consul du Japon est resté.


Au sein de la communauté juive, une rumeur d'espoir se propage. Il est possible d'obtenir par le consulat des Pays-Bas un papier indiquant que pour l'admission des étrangers au Curaçao, un visa d'entrée n'est pas requis. L'ambassadeur néerlandais, Jan Zwartendjk, écrit ce texte à la chaîne, sans savoir si cela suffira à sauver des vies, mais il essaie. Pour rejoindre les îles, il faut obtenir un visa de transit du consulat du Japon. C'est là qu'intervient le consul Sugihara. Malgré les mises en garde du Japon, il a signé plusieurs milliers de visas. Il a désobéi, alors qu'il savait qu'il prenait d'énormes risques pour lui-même et pour sa famille. Il a payé lourdement ses actes de rébellion.


Pour émigrer au Japon, les réfugiés devaient justifier de ressources leur permettant de payer le voyage d'une durée de onze jours. Ewa, Leib et leurs amis du groupe des écrivains yiddishs parviennent, pourtant, à fuir la Lituanie, devenue terre hostile pour eux. Ils essaient de construire une nouvelle vie au Japon. Mais lorsque éclate le conflit entre leur pays d'accueil et les Etats-Unis, ils sont forcés de partir à Shanghai, en Chine, dans un ghetto sous contrôle japonais.


Ewa et Leib ont été créés par Laurence Couquiaud. Cependant, leur épopée a été inspirée de récits de survivants. Dans ses notes à la fin du livre, l'auteure détaille les personnages de son roman : elle explique de qui chacun a été inspiré. Elle donne, également, des précisions sur les personnes réelles, telles que Jan Zwartendjk et Chiune Sugihara. Lorsque la Lituanie a été incorporée à l'URSS, les Juifs lituaniens n'ont plus eu le droit de partir. En juin 41, les nazis ont envahi le pays. « Sur 150 000 Juifs que comptait le pays, 90 % furent exterminés. » (p. 312) Conscients des risques qu'ils encourraient, Jan Zwartendjk et Chiune Sugihara ont pourtant délivré 2 139 visas. Ils ont sauvé plusieurs milliers de vies. Je ne connaissais pas ce fait historique, qui a été enfoui pendant des décennies et reconnu en 1985.


J'ai été bouleversée par les destins d'Ewa et Leib…


La suite sur mon blog…


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}