AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LaBibliothequeDeReb



Odile a disparu, subitement. Ferment, son mari, et leurs trois enfants, Béguin, Chiffon et Zizi Cabane se retrouvent tous les quatre, sans l'aura maternelle qui composait cette famille singulière à tendance onirique.

Des lors, une source va alors étonnement se frayer un chemin dans le sous sol de la maison, rejoignant ainsi le ruisseau à l'extérieur. L'eau va faire partie intégrante de la maison, du jardin, de la vie de cette famille. Partout où ils iront l'eau sera. L'eau sous toutes ses formes, sous forme de goutte, de pluie, de larme, de bruissement sonore qui s'écoule, de caresse aussi. Tout prend l'eau… et particulièrement le coeur de Zizi Cabane, inconsciemment larguée sur le rivage par la perte de sa mère. Inconsciemment car elle n'a que quatre ans quand Odile disparaît.

Et puis il y a le vent qui rôde, qui souffle et qui refroidi le petit coeur de Zizi Cabane. Elle sent constamment ce petit vent frais lui saisir le corps, la brume s'insinue dans son cerveau aussi. Les chapitres sont parfois ponctués de vers qui ne sont que les murmures d'Odile qui observe sa famille continuer sa vie dans la douleur, dans la béance de l'absence.

Ce livre est d'une tendresse infinie ayant pour sujet premier le deuil. Chaque phrase est dotée d'un lyrisme à la lisière du réel et de l'imaginaire. Les chapitres oscillent dans l'esprit de chaque membre de la famille qui vit différemment le deuil : en constituant un jardin, en dessinant des cartes sur des chiffons. Un livre d'une bienveillance absolue à la couverture sublime.

« À cet égard, je trouve ça curieux, l'amour d'une mère.
C'est quelque chose qui vous contient tout entier, durant neuf mois - puis qui vous lâche. Pas le choix - ni pour elle, ni pour
vous. Ensuite, c'est du soin constant, puis du souci. de la joie aussi- enfin, j'imagine... Puis un jour, plus rien. Je veux dire : l'un des
deux corps disparaît, le regard par lequel on était sans doute attaché l'une à l'autre, la mère et l'enfant, n'a plus lieu d'être, plus rien à quoi s'accrocher. C'est l'espace qui s'ouvre à la place - tout entier.
C'est une libération peut-être. Je n'en sais rien, en fait. »
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}