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Citations sur À bout (12)

Une enveloppe agrafée, déchirée, et vide. Jetée par lui après avoir trouvé perte de la perte de tout d. Je m’accroche à ce d qui défait
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Mais à vrai dire ce récit va descendre tout seul la pente épousant les cahots de la route du vieil About sans que j’ai le choix de bifurquer
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ON A DÎNÉ…


Extrait 1

On a dîné, il s’est mis au lit, je peux sortir au frais. Vite, avant la nuit, avant la peur, vite.

Le soleil est à l’ouest. Les arbres se découpent nettement dans la lumière, et les alternances de soleil et d’ombre tracent des bandes dans les champs verts ou dorés jusqu’à l’horizon. C’est l’heure du soir où après la pluie tout resplendit. Sous le grand marronnier, derrière la haie de charmes la queue du poney blanc flotte comme une écharpe. Un écureuil a traversé la pelouse. Mon vieux pommier est là, et le château aussi, de l'autre côté de la route, gagné par l'ombre, avec son perron gris où je pleurais quand grand-mère m'avait dit des mots coupants comme les grandes herbes. Les vaches regardent, se chevauchent, blanches et noires devant le soleil orange. Les pâquerettes fermées ont un cerne violet, la pelouse est parsemée des tumulus de terre creusée par les taupes, la route s'éloigne en S.
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J’étais le sac Vuitton qu’il portait fièrement tant que j’étais petit, mais il ne supporte pas les enfants qui franchissent l’âge de raison et m’a jeté ensuite
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Je hais ce que lui et maman, les deux ensemble, m’ont fait sans s’en être aperçus, et je leur en veux de ne pas s’en être aperçus
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Des paquets d’algues enchevêtrées forment sur la laisse de mer des archipels de crocodiles poilus, boas velus, homards chevelus
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Les moments d’accalmie sont les plus inquiétants, centre vide et compact de l’ouragan
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MALGRÉ LE RISQUE PERMANENT D'ÉCLATEMENT…


Extrait 2

À Péricourt nous retournons dans nos moules de filles et de fils, comme des petits pains ayant des degrés divers de cuisson, des garnitures et des tailles différentes, mais travaillés, enserrés et ordonnés par la même main. Nous parlons fort, nous redisons pour lui des mots que nous avons banni de notre vocabulaire: « c'est agaçant », « c'est assommant », « c'est fou ce que », « Benjamin a une bonne situation et son fils est tordant », « Tim est tellement ardent ». Nous adaptons nos gestes, nos mimiques, nos intonations, notre manière de nous asseoir, de respirer.
Et nous fournissons au vieillard ses meringues.
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MALGRÉ LE RISQUE PERMANENT D'ÉCLATEMENT…


Extrait 1

Malgré le risque permanent d'éclatement, nous nous protégeons, nous nous réchauffons, nous nous molletonnons. Devant ce qui se prépare, nous avons besoin de dire « nous », de nous livrer à des outrances d'enfants surexcités qui sautent sur les lits en cassant les ressorts des matelas et en criant des grossièretés, un besoin furieux de tourner en dérision ce que nous avons de plus inévitable, de détruire ce dont nous sommes nés et qui nous colle à la peau, de tout dérailler et de tout débrailler. Nous en rajoutons, nous forçons le trait avec des mots de tribu de frangins qui se ressemblent et lui ressemblent, qui sont lui et nous, et en même temps pas lui, pas nous. Tout près de nous, partie de nous, et chacun absent à soi.

Et nous restons dévoués, comme tante M., tante C., tante B., oncle Georges, oncle Michel, toutes ces ombres qui passent et repassent et nous traversent malgré nous.
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AU RÉVEIL…


Extrait 2

J'ai entendu un jour à la radio parler du phénomène de la timidité botanique qui m'a soudain captivée comme une chose qui me concernait de très près : certains arbres dans les forêts limitent la poussée de leurs racines ou de leurs branches quand ils sentent, au moyen de l'émission d'un gaz, qu'un autre arbre est en train de pousser à côté d'eux. L'arbre en se restreignant ouvre une « fente de timidité » pour que la lumière pénètre mieux l'ensemble de la forêt. Je crois que dans toute famille nombreuse s'installe un phénomène de timidité botanique, avec beaucoup de gens qu'on veut à la fois écraser et ménager : parents, frères, sœurs, oncles, tantes, ancêtres...
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