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Critique de fanfanouche24


Un très fort moment de lecture ...et comme une belle rencontre avec un camarade partageant des complicités communes...intenses ...

"Certes, on demandait à la photographie de raconter le monde, mais elle devait aussi à mon avis assumer sans compromis son extraordinaire pouvoir poétique. "(p. 149)


Une découverte impromptue...guidée principalement par mon goût de longue date pour la photographie. Alors un photographe professionnel comme Franck Courtès formulant avec une certaine rage son rejet pour ce métier choisi très jeune, sa passion...pendant plus de vingt-ans...Il y avait de quoi m'intriguer !!

Je serai très curieuse de découvrir ses clichés, ses portraits d'écrivains, d'artistes, de personnages publics...mais je ronge mon frein, jusqu'à la fin de ma lecture.
Sa manière d'évoquer son travail, ses face-à-face, avec les célébrités dont ils devaient faire le portrait sont étonnants, est très vivante, remplie d'anecdotes et de chaleureuse sensibilité...

Un texte très personnel qui stimule gaiement notre imagination..Je serai sûrement surprise ou en décalé entre ce que je me suis représenté, et ses clichés, lorsque je vais en prendre connaissance !...Surtout intrigué par ses travaux en noir et blanc !

Un récit des plus intéressants, où notre écrivain-photographe nous raconte sa détestation de l'école, son inadaptation aux groupes, aux horaires, aux règlements, à toutes les contraintes, sa sauvagerie, son indécision quant au choix d'une profession...et puis la photographie va surgir, va embraser notre "futur artiste", lui offrir le monde, et comme un rattrapage à son "inculture" dans tous les domaines !

"Je photographiais la politique, la littérature, la peinture, la musique, le sport, les métiers rares, l'entreprise, les puissants, les anxieux, les méchants. (...)
Pièce après pièce, à la manière d'un gigantesque puzzle, le monde se révélait à moi. "(p. 152)

Le début de ce déclic sera provoqué par sa maman, qui faute de l'avoir convaincu pour les études, lui proposera chaque dimanche d'aller se promener, avec l'appareil- photographique du grand-père..pour capturer les "petits émerveillements" rencontrés, savourés lors de ses escapades dominicales ...

Ce parcours est celui d'un homme entier dans sa passion, qui à force de se plier aux concessions, aux diktats du monde de la presse, des médias, des modes, du surgissement du numérique [ transformant le métier de photographe, dont certaines tâches manuelles, faisant partie des charmes de la profession !] développe un humour corrosif, décapant... mettant en relief l'escalade de la superficialité , la fugacité et le mercantilisme de cet univers professionnel, où il a vécu tant de joies et de plaisirs.... Il se retrouve "saturé" d'un univers dévoré par la communication et l'information...devenues trop formatées !

Un hommage vibrant à la photographie et plus exclusivement, au noir et blanc... que je partage sans réserve ...

Franck Courtès se met à douter, à s'épuiser dans une passion professionnelle exclusive... mais qui évolue dans des directions qui ne le satisfont plus... où il perd progressivement le "feu sacré"...Dans ces lignes denses et percutantes, Franck Courtès nous offre aussi une "radiographie" de notre époque, "Société spectacle"...absolue, ainsi qu'une réflexion approfondie du (des) rôle(s) de la photographie, et des images, en général , dans notre quotidien!...

Après les années magiques où l'amour de la photographie ont éclairé Franck Courtès, la lassitude, une extrême fatigue l'ont incité à "déserter"sa première passion pour se lancer dans l'écriture !...

N.B : je viens de visualiser quelques clichés ,ceux en noir et blanc, de Franck Courtès... et j'apprécie infiniment la poésie, la fantaisie de ce regard original et chaleureux...Je suis sous le charme , vraiment !



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