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Critique de thedoc


Quelle bonne surprise ! Pourtant, le genre – science-fiction – et le thème – une voiture du futur - n'avaient rien pour me plaire. Mais Grégoire Courtois, libraire de son état, a de l'imagination, c'est le moins que l'on puisse dire. Avec un thème pourtant souvent exploité (l'homme et sa relation à la voiture), il réussit à nous emporter dans son histoire futuriste où les voitures deviennent des êtres vivants à part entière.

Nous sommes en 2101. Imaginez une voiture avec un pelage de panthère en guise de carrosserie qui ronronne quand vous la caressez, des pattes à la place des roues, la vision d'un aigle, l'estomac d'un Yorshire et des sièges recouverts de peau humaine… de la peau de femme bien sûr. C'est doux, c'est sexy, c'est diablement séduisant. Cette voiture fabuleuse, cent pour cent organique, est la création de Jan Franzen, généticien, qui travaille pour le compte de la firme French Motors. Présentée au public puis commercialisée, la BlackJag est vendue à un couple, Antoine et Christine. Lorsque son propriétaire disparaît mystérieusement, la BlackJag est rappelée dans les laboratoires de French Motors. Franzen est chargé d'accéder à la mémoire de la voiture pour découvrir ce qu'il s'est passé. Au fil des enregistrements qui donnent accès aux souvenirs de la BlackJag, nous découvrons son incroyable histoire.

De nos jours et depuis longtemps déjà, il est clair que beaucoup d'hommes considèrent leur titine chérie, toute de métal et d'acier, comme un être à part, symbole de leur virilité destiné à flatter leur ego… Si en plus cette voiture est constituée d'attributs naturels sauvages et féminins, c'est le paradis ! C'est en partant de ce postulat que l'auteur a donné corps et poils à sa BlackJag, une voiture si envoûtante qu'elle ne va pas manquer de séduire son propriétaire Antoine, et rendre folle de jalousie la femme de ce dernier, Christine. le prénom de cette dernière nous apparaît forcément comme un clin d'oeil à la célèbre « Christine » de Stephen King mais la comparaison s'arrête là car les rôles sont quelque peu inversés. Notre Black Jag en effet n'est pas diabolique, loin de là. Obéissante plutôt, naïve dans son ignorance certainement. Son seul objectif est de répondre aux besoins de son propriétaire, même si elle ne comprend pas tous ses besoins justement. Ce n'est qu'une voiture après tout… mais allez le faire comprendre à ce cher Antoine !

Sa relation avec son créateur, Franzen, est également intéressante. Ce dernier martèle que sa voiture ne pense pas et ne ressent rien. Et pourtant… La BlackJag est capable d'analyser et de comprendre nos réactions. Peut-être est-elle même dotée d'une forme de conscience ? L'huissier Klein, qui enquête, pose les questions qui viennent au lecteur au fil de ce roman qui interroge le rapport de l'homme à la voiture. Des questions philosophiques, d'éthique et également scientifiques, l'ensemble posé dans un style dynamique et efficace.

L'intrigue menée autour des souvenirs de la BlackJag est excellente et nous happe facilement, tandis que la cocasserie de certaines scènes est à mourir de rire. J'ai ri en lisant ce livre comme j'avais ri, dans un style totalement différent, avec « Cul de sac/Piège nuptial ». Plus c'est énorme, plus c'est jubilatoire ! Bref, j'ai adoré.
Ah, Antoine et sa voiture… Quelle passion dévorante ! Une chose est sûre, après avoir lu "Suréquipée", vous ne ferez plus le plein de votre voiture de la même façon.
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