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Critique de 5Arabella


Un homme part avec ses deux fils et un ancien militaire pour une réserve de chasse abandonnée pendant qu'une guerre ravage son pays, le Mozambique. Son départ est lié à un drame, que nous découvrirons peu à peu, la mort de sa femme. Il se mure dans le silence, prétend que le monde en dehors n'existe plus, interdit à ses enfants de lire ou d'écrire, il a changé les noms de tous pour effacer le passé. Les quatre survivent de la chasse du militaire, et aussi des approvisionnements amenés par le frère de l'épouse morte, l'oncle des enfants. Mais on ne peut fuir sa vie entière, et la solitude des réfugiés est troublée par l'arrivée d'une femme, une Portugaise, venue chercher au Mozambique son mari, qui l'a quitté pour une autre femme. Elle va faire bouger les lignes, changer les équilibres, en même temps qu'elle recevra des réponses à certaines questions qu'elle se pose.

J'ai au départ bien embarqué dans ce roman, dans cette écriture, très poétique, très métaphorique, au rythme particulier. L'ambiance de cet endroit, appelé Jésusalem par le père, la voix de l'enfant, Mwanito, qui ressent avec acuité la souffrance de son père, la révolte de son frère aîné, la vie en communion avec la nature, l'invention d'un monde interdit par les enfants confronté à ce père qui s'enferme de plus en plus dans son univers qui confine à la folie, était troublante. L'arrivée de Marta, donnait un deuxième souffle au moment où le roman commençait à patiner un peu.

Et puis, j'ai décroché petit à petit. L'écriture me semblait moins juste, plus forcée, la recherche de la « belle formule » me semblait prendre le pas sur de la recherche de la formule vraie, dans quelque chose d'un peu creux, sans que je puisse définir si c'est le roman qui s'essoufflait ou si c'est moi qui m'était lassée. Il y avait des choses qui me semblaient se répéter, comme cette plongée récurrente et de plus en plus affirmée du père dans la folie. Et en dehors de l'installation du climat et des personnages, la narration à proprement parlé ne m'a pas convaincue, la révélation du secret, de ce qui est arrivée à la mère du narrateur, est finalement un peu expédiée, et l'auteur a déjà laissé largement deviner au lecteur un certain nombre de choses, comme le lien entre le militaire et le fils aîné, et les répéter de façon très explicite, fait un peu redondant à mon sens.

Il y a des livres que l'on voudrait aimer, qui dégagent quelque chose qui nous touche à un moment, et puis le charme disparaît, sans que l'on sache pourquoi. Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce roman, je me dis qu'il y a quelque chose là, entre ces pages, mais qui m'a en partie échappé, comme un parfum trop léger, trop évanescent, trop rapidement enfuit.
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