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Critique de MarcoKerma


" Cet ouvrage dresse l'inventaire des principales stratégies narratives et poétiques utilisées en réponse à ce défi par plusieurs grands auteurs appartenant au canon littéraire occidental, depuis Richardson, Sterne, Flaubert, Melville, Joyce et jusqu'à Nabokov, dont certains ont été confrontés à la censure."
Je ne vais pas faire semblant, je ne vais pas me cacher, bien que je n'aime pas critiquer négativement un livre, mais je n'ai pas apprécié cet essai. Peut-être que la raison la plus simple et la plus exacte est que je n'ai pas le sentiment d'avoir très bien compris les propos de son auteur. Mais j'ai quand même quelques arguments à avancer :
Il est question, dans la présentation de l'essai, d'"inventaire", même s'il est précisé que ce sera à partir de " plusieurs grands auteurs appartenant au canon littéraire occidental". J'ai trouvé cet "inventaire" bien pauvre. J'espérais davantage. Et, pour ce qui est du "canon occidental", je ne sais pas trop ce que c'est, mais j'ai surtout le sentiment que l'auteur a recyclé ce qu'il avait déjà écrit et dit sur l'écrivain dont il est un des spécialistes et dont il a apparemment dirigé l'édition récente de la Pléïade (qui est généralement considéré comme La référence), à savoir Nabokov, qu'il a ajouté 3 auteurs majeurs à qui la censure de leur époque a fait un procès (Flaubert, DH Lawrence et Joyce), qu'il s'est penché un peu sur la question de quelques livres antérieurs (XVII et XVIIIe s) essentiellement anglais. Et voilà ! ça ne fait pas un inventaire, n'est-ce pas ? On pourrait parler de bref florilège ou de sévère sélection subjective. Donc j'ai été déçu sur ce point.
J'ai été déçu aussi par la partie "essai" car j'ai trouvé que les quelques notions qu'il manie sont peu nombreuses et surtout pas définies ni expliquées. Ce livre s'adresse alors peut-être à des universitaires (profs et étudiants). Il se trouve que j'ai fait, certes dans les années 80, des études de lettres et que je n'ai jamais entendu parler de "personnages réflecteurs", de "narrateur moniteur" ni de "pression scopique" (que le correcteur de l'ordi souligne d'ailleurs en rouge). Il faut donc, pour comprendre, aller se renseigner soi-même. Pourquoi pas, mais quelle suffisance. Il se trouve aussi que j'ai lu plusieurs des livres utilisés (c'est sans doute cela le canon occidental) : Madame Bovary, l'Amant de Lady Chatterley, Ulysses, Ada (ou l'ardeur), Moby dick.. et plusieurs autres aussi qui sont cités. Or je trouve que son analyse des "stratégies" de ces auteurs dans ces livres est, sous réserve de ma compréhension, au mieux assez discutable au pire présentant tellement peu d'arguments qu'elles en deviennent indigentes. C'est particulièrement vrai pour la fin sur Nabokov ou il n'analyse quasiment pas et présente juste surtout un résumé clair et qui peut utile avant la lecture de ce livre complexe . le chapitre est surtout composé d'extraits du livre. Quant au traitement de Moby Dick, dont je me demandais bien ce qu'il faisait dans la liste, il m'a paru particulièrement tiré par les cheveux (ou plutôt par d'autres types de poils, vu le sujet) : à propos de la sensation du personnage narrateur quand il est dans le gréement " Ismaël (..) s'est imaginé labourant les flots avec cette monumentale prothèse phallique" (le mat) et d'autres interprétations du même acabit.. Couturier écrit que rares sont les critiques à avoir fait un rapprochement entre Melville (Moby Dick) et Joyce. Et pour cause, à part le fait que ces 2 oeuvres sont des pavés, je ne vois pas quel lien sérieux on peut faire surtout dans un livre censé parler des stratégies narratives d'écrivains pour éviter ou se défendre de la censure.
Il y a aussi plusieurs erreurs de frappe dans ce livre. Je me demande s'il a été aussi sérieusement écrit qu'édité..
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