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Critique de Tyresias


Cronenberg s'intéresse aux aventures du corps, de la peau..

Le sexe, la chirurgie, la maladie, le handicap sont des évènements "physiques" au cours desquels le trouble de la représentation est porté à son extrême limite
Autant de variantes impliquant un environnement agressif, susceptible d'envahir et de modifier notre organisme.
Qu'elle soit inattendue ou recherchée, il s'agit toujours d'une transgression

Ce qui passionne l'auteur, c'est l'avenir. Un avenir physique plus inventif, moins tributaire de tout ce qui arrive au corps (de l'extérieur), de son caractère aléatoire ; autant de signaux de l'âge, de l'émotion, de l'état mental sur lesquels nous n'avons aucun contrôle et qui nous exposent ; sensibles, et même fragiles,"impressionnables"
Dans cet idéal là, il faudrait pouvoir être à l'origine de la "révélation", de la marque sur le corps.
Alors, la chirurgie renouvelle l'art de la performance, la maladie devient quelque chose d'excitant et le sexe..
Il n'y a pas d'érotisme dans ces pages, (plutôt une "histoire de l'oeil".)
C'est un peu l'effet de "Crash", l'adaptation de Ballard ; porno qui chercherait une autre finalité, dépassant le sexuel.

Cronenberg n'a pas une approche clinique de son sujet ; il a une approche artistique (et philosophique) de la clinique.
Les réactions épidermiques provoquées par son cinéma sont celles là mêmes qui le travaillent.
Il y a une pensée en train que l'on tient à suivre, par-delà la répulsion provoquée par ses images, parce qu'elle nous concerne très intimement et pourtant nous échappe chaque jour dans l'inconscience d'un corps sain, un corps qui s'ignore.

Il nous force en quelque sorte à adopter un regard pervers, nous montrant que ce qui peut être objet de dégoût peut aussi bien être objet de curiosité.
(Pensez au "musée" de la future mouche, conservant précieusement chacune des extrémités tombées de son corps : les dents, le nez, l'oreille..
Autant de vestiges, témoins d'une décomposition de l'homme)
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