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Critique de JIEMDE


380 pages de biture ininterrompue, mais quel régal !

Avec le dernier baiser de James Crumley, on s'approche, voire on touche à la quintessence de la littérature américaine côté noir, celle où tous les codes du genre sont réunis.

Un privé, un vrai, C.W. Sughrue, carburant au wkiskey, à la vodka, à la bière et aux coups de coeur, jamais bien loin de ses coups de griffes ou de flingue. Un écrivain maudit, Trahaerne, éponge alcoolisée façon avatar bukowskien, déjanté, en perpétuelle errance à la recherche de sa vie. Des femmes, des belles femmes, des pépées mais pas que, des fortes et des fragiles, des paumées et des retrouvées. Quelques flics - assez nuls - de temps en temps, mais pas trop. Mais aussi des voyous, des truands, des drogués, des pornocrates... du sexe, bien sûr, cru ou délicat. Et de l'alcool, encore de l'alcool, toujours plus d'alcool...

Le décor posé, place à l'intrigue, superbe road movie dans le grand Ouest à bord de belles américaines fatiquées, embarquant Sughrue, Trahaerne et un bulledog se saoulant à la bière à la recherche de la belle Betty Sue Flowers, disparue depuis dix ans.

Et c'est là que l'on touche à l'excellence de Crumley. Sans être inutilement compliquée, son histoire est en perpétuel rebondissement, sans temps mort, sans artifice, sans faux suspense à deux balles en fin de chapitre. Ses personnages, Sughrue en tête, sont tour à tour attachants puis minables à la page suivante, humains pourrait-on dire, donc finalement attachants.

La langue - remarquablement traduite - claque dans l'action et les dialogues comme un shot de whiskey, pour se faire plus tendre quand Crumley creuse ses personnages, Sughrue en tête (appelé à devenir récurrent) ou quand il décrit son Montana.

Et puis un dernier mot : c'est drôle et souvent très fin. Et réussir tout cela dans un même livre, c'est fort. Bravo Mr Crumley !
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