Bertrand Barère : Le médiateur de la Révolution

L'histoire n'est pas un tribunal posthume. Si elle a quelque vertu, elle doit simplement, mais cela est déjà ambitieux, nous permettre de comprendre quels ont été les enjeux d'un temps qui n'est plus le nôtre, avec les sensibilités et les comportements de cette époque.

Je n'ai point fait mon époque, époque de révolution et de tempêtes politiques, grosse de passions, de besoins, de sentiments exaltés, de corruption systématiques, de violences publiques et de trahisons ; je n'ai point fait mon époque, je n'ai fait et je n'ai dû que lui obéir.

Que la guerre accélère la Révolution, point de doute. Mais si, Barère est conscient du péril immédiat et mortel que représente l'avance des armées coalisées, la Convention et le Comité de salut public sont aussi confrontés aux revendications des sans-culottes frappés par une dure crise des subsistances combinée à la chute de l'assignat qui en juillet 1793, ne vaut que 30 % de sa valeur nominale.