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Critique de marylinestan


Une excellente biographie, pour les inconditionnels de Nirvana et de Cobain, ceux qui restent KO et frustrés, avides de comprendre le chainon manquant entre l'apogée et le précipice, désireux qu'on leur mette des mots à défaut de notes pour faire le lien entre l'individu et sa musique, cette oeuvre artistique furieuse et intemporelle.
Sam Cuesta s'inspire de témoignages de Kurt Cobain pour nous entrainer dans ses pas. D'abord une enfance turbulente dont le divorce de ses parents sonne le glas, une adolescence erratique dans des familles de hasard, avec chevillé au corps le sentiment aigu d'être différent, une attirance viscérale pour la créativité, l'art, la musique. Puis la jeunesse, comme une longue période d'attente, avec des jobs en trompe l'oeil et des jours vides.
Avec la formation définitive du brillant trio Kurt Cobain, Krist Novoselic et Dave Grohl arrivent les premiers succès. Les choses prennent forme, et Cobain sa place, imposant son talent novateur dans la composition de chansons et sa voix poignante, incroyable d'émotions et de fêlures.
L'évènement artistique le plus émouvant relaté par Sam Cuesta est celui où Kurt entend sa chanson à la radio pour la première fois, sentiment miraculeux, satisfaction de soi qui ne durera pas.
Car chez Cobain, tout est trop. Trop dur, trop jeune, trop beau, trop clairvoyant, trop sombre. Tiré des ombres cauchemardesques de l'enfance, où le spectre du suicide apparait à plusieurs reprises, cet homme au talent brut mais torturé semble traverser son existence irrémédiablement seul, malgré son groupe, son couple, son enfant, comme si son talent était empoisonné et que l'objet du désir une fois créé n'évoquait que répulsion.
Quand le corps et l'esprit sont le réceptacle de tant de souffrances, l'art, thérapie, ne suffit plus. Restent donc la musique et les écrits : notes personnelles, mais aussi longues interviews dans lesquelles Kurt Cobain se livre comme il a vécu : sans retenue ni faux semblants.
Et reste la voix, rebelle et immortelle, qui crie sa rage et éteint la douleur. Nirvâna.
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