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Critique de MarcelineBodier


Né un 1er avril... une blague amère est un témoignage important sur un sujet méconnu.

En 2019, nous sommes convaincus que donner de l'amour aux enfants est plus important que respecter des règles administratives, et nous savons que cette idée n'a pas toujours été celle qui prévalait : les principes d'éducation des enfants n'ont pas toujours été bienveillants. Nous avons lu d'innombrables histoires sur la nocivité des secrets de famille ; ne pas connaître le nom de ses géniteurs est encore le lot de bien des enfants nés sous X, alors que nous savons que ce genre de secret peut rendre fou. A minima, ne pas dire à un enfant qu'il a été adopté, ou placé, ne nous viendrait plus à l'idée.

Et pourtant, il y a parmi nous des gens qui ont été confrontés à ce genre de situation. Alain Cuvillier est l'un d'eux : sa mère est décédée peu de temps après sa naissance de père inconnu, sa grand-mère ne pouvait pas l'élever, il a donc été confié à la DASS. Oh, bien sûr, celle-ci oeuvrait pour le bien des enfants : et c'est avec cette justification qu'elle faisait très attention de les confier à des familles... qui ne s'attacheraient pas, puisqu'ils n'étaient pas leurs « vrais » enfants.

Ce n'était pas il y a bien longtemps : c'était dans les années 1950. Alain Cuvillier dit que certains des enfants qui partageaient son sort sont devenus « les sans coeur ». Mais lui a été sauvé de ce sort parce qu'un homme, celui qu'il appelle son papa, s'est attaché à lui et lui a donné l'amour que tout enfant devrait être en droit d'exiger. Pour autant, leur histoire prend un tour terrible que la fiction n'aurait pas osé inventer, et que la réalité a pourtant rendu possible... Ce témoignage poignant est très utile pour comprendre une page de notre histoire, et pour nous rappeler qu'il est de notre responsabilité que nos enfants, tous nos enfants, même ceux des autres, même ceux dont l'histoire est cabossée - surtout ceux-là -, ne soient jamais traités comme des objets qu'on peut trimbaler d'un endroit à l'autre au gré de nos exigences. Loin d'être une évidence inutile, cela prend au contraire une résonance étrangement contemporaine quand on pense aux drames que la migration fait survenir tout près de chez nous.

Un court témoignage publié grâce à une association de soutien à l'auto-édition, A4PM, qui est elle aussi une découverte captivante : par la même occasion, j'engage toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'auto-édition à la découvrir !
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