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Critique de Yaena


Yaena
15 février 2018
L'action de l'essence du mal se déroule dans le décor des Dolomites, un lieu magnifique auquel l'auteur rend hommage par ses descriptions détaillées. Nous sommes donc dans la région du Tyrol d'où est originaire Annelise, la femme de Salinger notre héros qui est aussi l'heureux papa d'une jolie petite fille : Clara. Ce dernier convalescent a besoin de s'occuper l'esprit et pour ça rien de mieux qu'une bonne vieille affaire de meurtre non élucidée et plutôt gore. Cette énigme va vite devenir une obsession chez Salinger. Si on ajoute à cela l'omerta jetée sur ces faits vieux de 30 ans et l'hostilité clairement affichée des gens du cru, tous les ingrédients sont réunis pour un bon thriller. D'où ma grande déception. D'abord parce qu'on tourne en rond, l'action ne démarre pas, la mise en place traine en longueur. Ensuite parce que le personnage principal m'a déplu. Je l'ai trouvé égocentrique l'auteur tente d'en faire un papa génial et un homme sensible et pourtant ça ne prend pas. Je ne vois qu'un homme qui ne pense qu'à lui, son travail, son objectif et tant pis pour le reste. Il m'est donc apparu comme étant assez antipathique. le personnage d'Annelise lui m'a plutôt agacé, c'est une gentille femme au foyer qui porte de belles robes pour les grandes occasions et qui a pour principal atout sa beauté. D'accord parfois elle se fâche mais pas au point d'agir, quand même point trop n'en faut. Autant de passivité et de patience c'est plus que je ne peux en supporter. A contrario j'ai beaucoup aimé les personnages de Wermer et de Max que j'ai trouvé beaucoup plus fins.

En ce qui concerne la plume de l'auteur, elle est plutôt plaisante. J'ai aimé l‘ambiance du bar où se rend régulièrement Salinger, la description du folklore local à l'occasion d'une fête traditionnelle, la bagarre dans le style western où l'étranger se fait botter les fesses et surtout la montagne qui est un personnage à part entière avec une vraie consistance. On sent sa menace perpétuelle tel un animal sauvage qui rôde, à l'affut de la moindre faiblesse. L'auteur réussit à créer une ambiance pesante, angoissante. Mais parfois il en fait trop. Par exemple dans les moments dramatiques qui sont toujours accompagnés par une météo déchaînée et une nature menaçante. C'est un peu cliché. Sans oublier les invraisemblances : [quel père de famille digne de ce nom emmènerait de son plein gré sa fille de 5 ans en pleine tempête la nuit en montagne, donc en terrain hostile ?]
En ce qui concerne la fin l'auteur en fait trop une fois de plus : trop de rebondissements, ce qui devient lassant et surtout une chute complètement tirée par les cheveux.

Soit l'histoire manque de sobriété, soit l'auteur n'a pas poussé assez loin le côté « déjanté ». Il en ressort une impression d'être à la limite des genres entre fantastique et thriller sans que l'auteur ne se soit décidé. D'où un résultat tiède : agréable à lire mais pas enthousiasmant.
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