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Critique de fanfanouche24


Lu d'une traite cette nuit...fascinée, intriguée par ce récit mystérieux à souhait... avec un style étonnant, entre poésie et prose...Une atmosphère envoûtante, une sorte de suspens qui nous tient miraculeusement en haleine jusqu'à la fin de ce récit...

Un village de montagne, isolé , comptant des bergers, des hommes de la terre , taiseux..., immuables, toujours mêmes et le narrateur, un vieux prêtre qui veille discrètement sur ses "ouailles"...Ce prêtre nous décrit magnifiquement cette nature sauvage, désolée, les rares couleurs...la vie qui s'écoule sans que rien ne se passe jamais...

Une intensité poétique qui nous parle de la solitude infinie des Hommes...de son âpreté...

Ce vieux curé est intrigué par une vieille femme, lavandière, vivant hors du village, seule,passant chaque jour avec sa brouette de linge à laver et sa chèvre...Il tente de l'approcher... va l'observer de loin... Deux trop "bruyantes solitudes"qui se rapprochent, s'éloignent....tentent de communiquer !

La vieille lavandière viendra à l'église voir le prêtre, souhaitant lui confier une question qui semble la tourmenter , sollicitant son aide... sans trop y croire...lui déposera une lettre, mais retournera la chercher... le suspens est là, captant notre attention...

Une sorte de drame universel, minimaliste, au style aussi épuré, aussi sauvage que cette nature "rocailleuse"grandiose et ses bergers, ces montagneux endurants, mutiques...

Cela m'a fait étrangement songer à l'atmosphère aussi intense des romans de l'auteure sarde, Grazzia Deledda...

Que dire de ce récit à nul autre pareil, si ce n'est que c'est un véritable ovni littéraire, d'une qualité unique... Une pépite à savourer lentement ... la magie opérant doucement et très profondément...

comme souvent , je pose quelques extraits...pour laisser s'envoler un peu du parfum des mots de cet écrivain:

"Mais aussi, ma foi, une chose triste. Un peu triste. Vous regardez le costume de ce petit homme là-bas, employé à la mairie, peut-être veuf, et la première chose qui vous vient à l'esprit, c'est que le costume a été neuf lui aussi. Et le petit homme aussi, bien sûr" (p. 22)

"Vous êtes parfaitement libre de rire, mais à cette heure-là les cailloux eux-mêmes étaient tristes, et l'herbe, désormais d'une couleur presque violette, plus triste encore." (p. 28)

"(...) si ton métier est de t'intéresser à tous, commence donc par t'intéresser à l'un d'eux, rien qu'un seul. Mais jusqu'au bout, au bas mot : jusqu'à la racine. Il n'est pas meilleur moyen pour t'intéresser alors sérieusement à tous les autres. (p. 50)"


....***Merci à cette insomnie qui m'a fait extraire ce texte des éditions Verdier... se trouvant dans mes "réserves d'écureuil"...depuis un temps certain , [acquis chez l'éditeur au Salon du Livre de Paris ]...!!!...
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