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Critique de chapochapi


Polar ou roman noir ? c'est la première question que l'on peut se poser lorsqu'on lit le der des ders. Car s'il y a bien enquête, Daenickx se plait surtout à rendre vivant l'immédiat après-guerre : ses stocks de produits américains revendus à prix cassés, ses blessés empilés dans des hôpitaux périphériques, ses gradés trop soucieux de leur honneur, ses anarchistes révoltés etc. L'ensemble est servi par un argot savoureux et des personnages auxquels on veut croire.
Certes, il y a bien une enquête, avec ses méandres, ses impasses, ses doutes, et elle est plutôt bien fichue cette intrigue qui en défrisera plus d'un. Elle commence lorsque le colonel Fantin de Larsaudière fait appel à René Griffon, ancien soldat reconverti dans les enquêtes privées. Ce dernier, souvent narrateur de cette aventure, nous fait le portrait d'un colonel soucieux de préserver son honneur : sa femme le tromperait trop visiblement. Pas très intéressant en apparence, du moins rien d'extraordinaire : rien que du travail habituel. Mais René a un peu d'intuition et de furieux doutes sur cette enquête trop évidente, sur cette épouse trop docile à la filature, sur ce père trop peu soucieux de la tentative de suicide de sa fille. Alors René creuse. Et René trouve.
Encore une fois, le roman vaut autant pour cette énigme très bien menée que par la plongée dans le Paris des années 20 : pas de coupes garçonnes ici mais du corned mutton en boite, pas de jazz mais la dernière voiture à la mode et une société encore traumatisée qui ne cesse de clamer « si Jaurès avait été là ! ». Un plaisir double à la lecture de ce livre qui joue sur les rythmes, les encadrés qui cassent la page à la manière des surréalistes (je pense au Paysan de Paris) et les changements de narrateurs qui basculent sans cesse d'une vision omnisciente au point de vue interne. de fait, pas moyen de s'ennuyer !
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