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Critique de Laureneb


Didier Daeninckx écrit cette biographie romancée de Missak Manouchian bien avant son entrée au Panthéon de février 2024, mais, comme il l'explique dans la préface, alors que le gouvernement au pouvoir réfléchissait à "l'identité nationale" et questionnait la place des étrangers dans la société française, voulant restreindre les règles d'accueil et les lois encadrant l'immigration... Echo troublant à l'actualité de 2024...
Ce n'est d'ailleurs pas une véritable biographie de Manouchian, l'auteur le dit lui-même, il n'a pas osé présenter de manière fictive un tel homme, un tel héros et un tel poète aussi. Alors, certes, le personnage principal du journaliste n'est pas intéressant en lui-même - comme souvent d'ailleurs chez Daeninckx : c'est plus une utilité, un moyen d'apporter des informations, plutôt qu'un personnage à la psychologie complexe. de même, le personnage féminin ne sert à pas grand-chose pour l'intrigue - à part se faire tripoter les seins.
Néanmoins, ce roman permet d'avoir un autre regard sur Missak Manouchian, qu'il restitue dans son quartier, dans cadre familier et amical : les quartiers ouvriers arméniens de Paris. Et l'autre réussite du texte, c'est de donner à voir un Paris populaire, prolétaire même, oublié que je n'ai personnellement pas connu : celui des cafés et des bistrots où on mange un oeuf mayonnaise avec un verre de vin sans payer des fortunes, des usines en banlieue, de la distribution de l'Huma dans la rue... le récit se passe au milieu d'une crue de la Seine, et la montée de l'eau accompagne les découvertes du journaliste, sa plongée aussi dans les eaux troubles de la politique interne du parti communiste aussi.
Le beau portrait d'un grand homme alors qu'il n'était pas encore si connu.
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