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Critique de Maldoror


C'est la loose complète le pitch de ce bouquin ! Dans le genre : « tiens pour ma retraite où crécher ailleurs qu'à Paris, because ma pension aussi épaisse qu'une crêpe anorexique ? Ben pardi là où j'ai grandi ! J'ai encore des neurones qui me rappellent que c'était sympa, on se marrait bien, la vie était plutôt cool… » Notre Mamy héroïne choisit donc recta le meilleur endroit de sa ville… d'y a 50 ans, Béziers, ma grande ! "Le croissant de lune lové contre la rivière", dixit le syndicat d'initiatives. Mais manque de bol, notre grand-mère vedette, elle a juste oublié qu'y avait de l'eau qu'avait un peu coulé dans les caniveaux depuis qu'elle portait des couettes. Ben oui, Béziers a changé de dégringolades en effondrements. Béziers rongée par l'appauvrissement de sa populace, de son centre-ville, par la violence résultante. Plus de quoi installer un clubmed. le croissant de lune a décroissé grave.

Et là comme de pas de bol – faut avouer qu'elle cumule –, notre Mémé, un peu originaire de Maghrébie, arrive pendant la dernière campagne des municipales où le Front Marine est en train battre la campagne, le pavé, le fer quand il est chaud, et surtout l'équipe municipale sortante. Elle avait visiblement pas trop potassé la question notre Grand-Mamy protagoniste. Résultat, on la sent un peu au bord des larmes et du nervous breakdown parce qu'un peu prise au piège, coincée entre ses souvenirs, sa nostalgie, la réalité et ses possibilités. Alors le doute et le désarroi mélancoulent à flot ; du type « c'était mieux avant », « qu'est-ce que je fous là », « si j'aurais su, j'aurais pas venu », « ça craint du pâté », « t'as pas cent balles » et même « Papaoutai ».

Tout ça se croise, s'ajoute et en se combinant perd ses contours, d'où un diffus et réel sentiment de trouble qui finit par gagner jusqu'au lecteur. Bref, on est en plein dans le mood "illusions perdues" et "pages qui se tournent de partout". Pas toujours très rond, les pages. Pas toujours dans l'allégresse. Mais au final, toutes ces pages, ça a bien fait un bouquin. Et c'est pas pour dire du mal mais c'est vrai qu'il est plutôt gentillet ce livrounet, type tranches de vies dans le genre réalistosocial avec peu de fioritures, sans prétention, et qui sent un tantinet la poésie via le mélange mélancolie/nostalgie. Qu'on se le lise !
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