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Critique de Hardiviller


Texte de Jean-Louis PANICACCI :
En poursuivant des recherches sur les camps de concentration , le journaliste Christian Bernadac fut amené à rencontrer , en 1969 , le père Joseph Fily , déporté à Dachau et ancien cagoulard . Ce dernier lui communiqua les carnets d'Aristide Corre , qu'il avait en dépôt depuis 1942 . Bernadac vient de les publier sous la forme de larges extraits annotés qui au-delà des renseignements fournis sur l'OSAR ( Organisation Secrète d'Action Révolutionnaire ) , apportent une meilleure compréhension de la psychologie des principaux cagoulards tels que Deloncle , Filliol , Jeantet , sans oublier l'auteur méconnu , écrivain manqué qui mêle l'introspection à la conspiration .
Il peut paraître surprenant de voir le responsable du 2 eme bureau d'une organisation clandestine tenir régulièrement un journal dans lequel il consigne des notations parfois détaillées sur les réunions auxquelles il a participé ou sur les projets de " coups " à monter , même si elles apparaissent sous une forme qui n'est pas toujours très claire pour le non-initié . C'est ce qui fait l'intérêt de cette publication originale qui nous permet de mieux connaître le milieu cagoulard , à défaut de tout savoir sur le " complot " et ses prolongements .
Aristide Corre signale souvent qu'il ne peut encore noter dans son journal ce qu'il a vu ou entendu le jour même , mais il y revient à coup sûr les jours suivants avec des précisions de plus en plus nettes , qu'il s'agisse d'un trafic d'armes , de la suppression de traîtres et d'ennemis ou de la constitution de dépôts d'armes et de munitions dans la région parisienne . Il écrit plus librement après son exil en Espagne , certes , mais sa situation d'isolement et de dépendance le préoccupe de plus en plus , au détriment des notations politico-militaires , qu'elles concernent la situation française ou la guerre civile . C'est pourquoi le lecteur reste souvent sur sa faim , à moins qu'il n'apprécie l'étalage des états d'âme et des fantasmes de l'auteur .
La lecture de ces carnets apporte la confirmation que la Côte d'Azur a constitué pour la cagoule un secteur important , que ce soit pour le trafic d'armes ou pour les contacts avec les services spéciaux italiens . Joseph Darnand est intimement lié à ses deux affaires et son nom revient souvent sous la plume de Dagore .
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