La voie vers l'éveil

Malgré qu'il se voit comme la réincarnation du 13e Dalaï-lama, et qu'il brille par 70 ans d'études des textes discutés (dont celui de Tsong Kha pa, an 405, Étapes de la voie vers l'éveil), à un étudiant de la foule lui adressant une question familière aux intervenants sociaux (et aux amoureux qui désespèrent de voir leur relation sabotée par un partenaire qui préfère chérir ses blessures que d'en sortir et s'ouvrir) : comment peut-on aider ceux qui s'y refusent, il répond: je n'en ai aucune idée. Cette humilité saura en toucher et réconforter certains (dont moi). Mais n'en reste pas moins que, pour les chrétiens désenchantés, se défoulant dans l'étalage de leur subjectivité que nous sommes, ce cycle de conférences du Dalaï-lama, quoique dépourvu de tout prosélytisme, sera décoiffant/l'opposé d'un laid back read.

Au-delà des différentes écoles présentées et brièvement discutées, le bouddhisme est campé comme une pensée entièrement préoccupée par la causalité (tout ce qui est, dépend de la rencontre de causes et de conditions spécifiques), la vacuité (ce qui dépend de causes et de conditions n'a pas d'existence propre ou intrinsèque), l'origine de la souffrance dans l'ignorance (dans l'attachement à un soi permanent et suffisant, unifié), la méditation comme entraînement à la vision juste (la vipasyana), et la simultanéité sans contradiction de la causalité et de la vacuité (synthétisée dans le concept d'origine dépendante).