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Critique de Aline1102


Un grand merci à Babelio et aux Editions Massot pour cette lecture édifiante sur l'état du climat et de la vie sur Terre.

Colère. Angoisse. Chagrin. Honte.
Qui n'a jamais ressenti ces émotions en entendant parler du climat ? En particulier depuis ces dernières années, où les catastrophes semblent s'enchaîner. Inondations catastrophique (Belgique, Allemagne, Asie), incendies ravageurs (France, Espagne, Californie), tempêtes de neige et blizzard (état de New York, Californie du Nord), sécheresse meurtrière (Afrique), cyclones, ouragans, tornades.

Il faut réagir. Tout le monde le sait. Mais peu de gens sont près à sauter le pas, et certainement pas nos dirigeants.
C'est en substance ce que nous raconte Susan Bauer-Wu dans la première partie de son ouvrage : elle y dresse l'état des connaissances humaines en matière de climat, et partage le désespoir des scientifiques qui ne sont pas entendus. Les conversations entre l'auteure et les hommes et femmes qui se battent, jour après jour, pour faire changer les mentalités sont édifiantes. Elles permettent de mettre à mal certaines idées reçues (oui, la vapeur d'eau est un gaz à effet de serre et oui, le chauffage au bois ou aux granulés de bois comprimés – les pellets – rejette du CO²). Et elles nous démontrent que croire que nous pourrons continuer à consommer à outrance et à penser que cette consommation n'a aucun impact sur l'environnement est une utopie dangereuse pour notre survie.

La première partie de l'ouvrage est effrayante et désespérante, mais pourtant nécessaire. Car comme l'auteure l'explique parfaitement, il faut savoir où on en est et d'où l'on part si l'on souhaite s'engager à changer les choses. La politique de l'autruche ne nous aidera pas et les faits scientifiques purs doivent être connus, même s'ils sont (au mieux) désagréables à entendre.
La suite de l'ouvrage est heureusement plus optimiste et propose des pistes de réflexion et d'action afin de s'engager personnellement dans la lutte contre le changement climatique.

Au rang des idées optimistes de l'ouvrage, j'aime en particulier l'expression « ère de la suffisance » que Bauer-Wu utilise pour qualifier l'avenir qui devrait être le nôtre. Cette notion est en réalité similaire au terme de « décroissance », mais elle semble plus optimiste et positive. La « suffisance » de Bauer-Wu est en fait une forme de sobriété satisfaisante pour la planète et l'être humain qui, content de ce qu'il est et de ce qu'il possède, ne cherche pas à posséder plus ou à être quelqu'un d'autre. Cela implique le fait de ne consommer que ce dont on a besoin, de ne pas gaspiller inutilement les ressources terrestres, de ne pas se laisser entraîner dans la spirale infernale de l'envie, qui nous pousse à toujours vouloir plus et à consommer en conséquence. L'ère de la suffisance est une ère de la satisfaction profonde car, libérés du poids que le capitalisme et ses dérives font peser sur nous, nous pouvons enfin pleinement profiter d'une vie libre de toutes contraintes. J'ai aimé cette façon de présenter les choses et de nous montrer que les solutions se trouvent déjà en nous : il faut juste que nous soyons assez courageux pour dépasser nos préjugés, nos comportements acquis et ce que la société de consommation essaye de nous faire croire.

Susan Bauer-Wu et ses interlocuteurs (entre autres Le Dalaï-Lama et Greta Thunberg) nous poussent aussi à prendre nos responsabilités individuelles. Il ne suffit pas d'en vouloir aux autorités publiques, aux entreprises polluantes, à son voisin qui roule en SUV très gourmand en essence ou à sa voisine qui arrose sa pelouse en période de sécheresse. Il faut aussi que chacun d'entre nous s'interroge sur ses propres comportements, et les ajuste afin qu'ils soient en adéquation avec ce que nous souhaitons faire pour préserver l'avenir de l'humanité. Nous avons tous un rôle à jouer dans ce grand combat qui s'annonce et, aussi modeste soit notre participation, elle est pourtant essentielle, car chacun de nous fait partie de ce monde qui se réchauffe dangereusement, de cette vie sur Terre qui est menacée.

Et afin de nous permettre de nous engager plus concrètement, Bauer-Wu a eu l'excellente idée de partager des to do lists, soit des listes d'actions concrètes que l'on peut entreprendre afin de s'engager dans la lutte. Elle s'inspire pour cela des écrits des scientifiques qu'elle a rencontrés, de la famille Thunberg, des peuples autochtones américains. Et, grâce à ces listes, on réalise qu'effectivement, même à un tout petit niveau et en posant des actes très simples (comme voter pour les bons candidats lors des élections) nous pouvons changer ce monde et le rendre plus résilient face aux forces qui se déchaînent et qui risquent de nous anéantir.
En bonus aussi, l'auteure liste ses sources : articles, podcasts, ouvrages, films, elle partage tout afin de nous permettre de continuer à nous informer car, comme tous les intervenants de l'ouvrage l'affirment, il faut s'informer avant de pouvoir agir.

C'est une histoire douce-amère que nous content Susan Bauer-Wu, Le Dalaï-Lama, Greta Thunberg, et les nombreuses personnes avec lesquelles l'auteure s'est entretenue. Mais c'est aussi celle de notre vie et de notre survie.

J'ai pris mon temps pour lire cet ouvrage, car ce n'est pas le genre de livre que l'on dévore, puis que l'on referme et que l'on range dans sa bibliothèque sans plus y penser. Il faut le lire en pleine conscience. Y revenir. Prendre des notes des passages qui capturent particulièrement notre attention et qui nous inspirent.
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