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Critique de Sharon


Azaka et Mariagrazia forment ce que l'on nomme un couple mixte. Azaka est un « extracom », il vit depuis plus de douze ans en Italie, où il a repris la gérance d'une boutique de photocopies et reliures. Mariagrazia est assistante sociale. Mariés, heureux, ils attendent leur premier enfant. Ils ont tout pour être heureux, jusqu'au jour où la terre tremble.
Mon premier constat est que le titre de ce roman est particulièrement bien choisi. Ce texte, à la forte musicalité, raconte une histoire d'amour qui n'a pu aller jusqu'à son terme.
Pas de suspense, pourrai-je dire : le lecteur sait dès le début que la femme d'Azaka n'est plus. Il sait que le tremblement de terre a causé sa mort. A lui de revivre, à rebours, les moments heureux de la vie de ce couple. Je ne vous cacherai pas que certaines pages m'ont semblé trop sentimentales, un peu égarées dans ce texte sobre, où le pathos n'a pas sa place.
En effet, ce roman s'apparente à une tragédie, tant la fatalité poursuit Azaka jusqu'à l'ultime page du roman – pour ce dernier fait, je me suis même dit que c'était un peu trop. Ce tremblement de terre rappelle celui qui a frappé son pays natal (jamais nommé) et l'a fait naître à l'âge adulte. Ce roman dit aussi les difficultés qui touchent ceux qui ont vécu des drames trop inimaginables, trop impensables pour pouvoir être raconté à d'autres.
La richesse de ce livre vient aussi de la multiplicité des thèmes qu'il traite. Il dresse un état des lieux de l'Italie, qui ploie sous le poids des traditions. Même Mariagrazia, qui se veut moderne, cède aux pressions de sa famille. Et que dire de la scission Nord/Sud, mal vue dans cette région italienne sise au milieu du pays ? Que dire aussi du discours raciste, presque intemporel : les propos tenus contre les émigrés, ces « extracoms », pourraient avoir été prononcés bien des années auparavant. Ils se retrouvent aussi dans d'autres pays. Il est toujours plus facile d'accuser les autres de ses difficultés, de ses échecs.
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