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Critique de ALDAMO21


C'est un livre que je déconseille aux créationnistes.

Antonio Damasio, professeur de neurosciences, de psychologie et de philosophie est mondialement connu du grand public.
Son Livre ; « L'Ordre étrange des choses – La vie, les sentiments et la fabrique de Culture » est captivant, très intéressant mais difficile à lire pour les termes biologiques et techniques que l'auteur emploie.
Toujours est-il qu'il m'a permis de m'ouvrir à un autre monde…

Antonio Damasio nous livre son travail, sa conception et il fait une grande réflexion, sur les origines et surtout sur l'évolution de la vie.
Pour ce grand scientifique, « la clé de voûte » de la continuité du vivant est « l'homéostasie. »

"L'homéostasie" est ce phénomène naturel et extraordinaire qui permet à tous corps vivants de vivre.
Il est le processus par lequel un organisme maintient constantes les conditions internes nécessaires à sa propre vie. Cette constante protège les cellules des changements dans l'environnement extérieur au corps.

Sans ce mécanisme basé sur l'équilibre et l'adaptation, nous ne pourrions pas vivre.
C'est elle, l'homéostasie qui en deux exemples, contrôle la température corporelle de notre corps, qui envoie des signaux au cerveau si cette température est trop élevée. Et c'est elle aussi qui fait office de « régulateur » en augmentant ou diminuant notre rythme cardiaque.

Le scientifique ne s'arrête pas là et théorise que l'homéostasie régulait déjà les bactéries qui baignaient dans cette soupe originelle après le Bing Bang. Ces bactéries primitives avaient des « capteurs » pour pouvoir détruire d'autres bactéries, pour pouvoir se multiplier et pour pouvoir survivre en toute inconscience.

C'est aussi cette homéostasie qui a permis toutes les mutations depuis les premières formes de vies monocellulaires, il y a plus de 3,8 milliards d'années. Qui fit naitre par de longs processus chimiques et biologiques, l'apparition des organismes multicellulaires, il y a 700 à 600 millions d'années.
Grace à l'homéostasie et à des conditions biologiques, climatiques et géologiques, qu'émergea un système nerveux, il y a 500 millions d'années. Et c'est à partir de ce système nerveux et de ses milliers de neurones que tout changea pour les organismes.
Le système neveux est une création la plus merveilleuse et la plus complexe dans l'Ordre des choses. C'est lui, relié directement au corps, qui équipé de sondes, de transmetteurs chimiques, de capteurs, de récepteurs, qui développa les cinq sens qui nous permettent aujourd'hui, à nous êtres humains, de gérer notre vie.

Antonio Damasio n'hésite à positionner la création des sentiments dans la grande histoire de l'Humanité. Que nos affects, notre raison, nos sensations et notre conscience, sont tous étroitement liés à l'homéostasie et l'existence de nos cinq sens, qui nous permettent à tous moments de faire une cartographie de notre monde intérieur et du monde extérieur qui nous entoure.

Nous vivons un monde d'images !
Tous les sentiments, les souvenirs et les expériences présentes que nous vivons, sont constituées d'images. Et c'est le cerveau qui est le scénariste.
Tout s'est donc très longuement harmonisé dans le seul but d'être et continuer de vivre.

D'après le scientifique, il n'y a pas eu d'intervention « divine ». Bien au contraire, l'auteur écrit que c'est l'homme et sa création culturelle, qui inventa la pratique religieuse pour soulager ses propres souffrances et ses douleurs internes.
En créant un Dieu, c'est comme s'en remettre à une autorité désintéressée, impartiale, digne de confiance et de respect.

A moins que « cet Ordre étrange des choses » soit l'Ordre divin ! Mais ce n'est que mon ressenti.

La quatrième partie du livre est pour moi très intéressante aussi, car elle traite de l'intelligence artificielle et de l'immortalité humaine, dont son éventuelle possibilité d'exister ne donnerait plus de sens à nos vies.
Le scientifique se pose aussi beaucoup de questions sur l'avenir technologique de l'homme.

Et je vous transcris sa constatation glaçante, qui est vraiment d'actualité.

« D'un côté la puissance d'un grand public qui semble toujours mieux informé que jamais, mais qui ne dispose ni de temps ni d'outils nécessaires à l'évaluation et l'interprétation des informations.
De l'autre, la puissance des gouvernements qui contrôlent ces informations et qui savent tout ce qu'il y a à savoir à propos du grand public. »
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