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Critique de addsc


La filiation avec Orwell et « 1984 », son chef d'oeuvre d'anticipation, ne se limite pas au clin d'oeil du quatrième de couverture. Ni à la date choisie pour faire débuter l'histoire. Elle se retrouve et se ressent presque à chaque page. Dans la lourdeur des ambiances. Dans l'oppressante angoisse que vit cette population. Sans cesse épiée. Et gérée. Gérée par un pouvoir presque absent, dans le quotidien décrit, mais terriblement présent dans la liberté choisie et orientée qu'il offre à ses administrés. On se sent parfois à l'étroit en lisant ces pages. Comme dans « 1984 ». On sourit aussi, parfois. Mais toujours jaune. Comme on rit d'une mauvaise blague dont on serait victime. L'écriture, sa qualité et sa précision, participe aussi à rendre cette fiction presque réelle. Il y a du Céline dans certains passages. L'invention d'un argot qui sonne vrai. Celui des « radieux ». Population abandonnée. Négligée et négligeable. Mais source de la Volte. de son énergie et de sa colère. Pour une (ré)volution. Et la liberté.

Il s'agit donc d'un livre où l'histoire se veut porteuse de messages et de sens. Engagée dans ses revendications et ses craintes. Dans sa volonté de prévenir et de nourrir une certaine idée de la révolution. L'auteur donne des pistes, des idées, à partir desquelles nous, peuples évolués du 21ième siècle, devrions puiser et trouver les raisons de la révolte. Car, à n'en pas douter, elles existent, ces raisons. Elles vivent en nous et l'écho, certes factice, que nous en donne ce livre est assez interpellant et appelle, si non à une révolte immédiate, au moins à une profonde réflexion sur ce que nous sommes déjà capable d'accepter au nom d'une liberté que nous chérissons mais qui peut se faire, sans souci, aux dépens de celle des autres.

Excellent ouvrage d'un auteur, rare, que l'on sent investi et appliqué. le seul bémol, mis à part certaines longueurs, c'est une absence de vulgarisation des concepts développés par Capt, leader de la Volte. Ses théories, aussi intéressantes soient elles, sont bien trop compliquées pour être comprises par le premier quidam venu. Il n'adapte pas ses discours en fonction de ceux qu'il a face à lui. L'histoire perd alors en crédibilité car comment déclencher une révolution si son discours ne peut être compris, et bien compris, que par des universitaires chevronnés. Je force le trait, mais à peine. Mais ce n'est, quoiqu'il arrive, pas bien grave.
Lien : https://unecertaineculture.w..
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