Un message publicitaire nie la vie parce qu'il dégrade les désirs en besoins.
La fin justifie les moyens (...)
Mais qui justifiera la fin ?
Le pouvoir n'est pas une substance ou un fluide magique que le Président, qu'une classe ou un appareil d’État posséderait en propre comme une chose. Personne ne peut vraiment dire ce qu'est le pouvoir en démocratie car le pouvoir est essentiellement... multiple... diffus, il s'exerce avant de se posséder... Mais il ne s'exerce que dans des rapports complexes et entrelacés, au sein d'un écheveau de lignes qui se coupent ou se nouent étroitement : médias, religions, multiplanétaires... syndicats, groupe de pression... peuple... président même... Si vous cherchez LE Pouvoir, vous ne ne le trouverez jamais, parce qu'il est partout.
- De quel droit me répondez-vous ainsi!
- De quel droit ? D'aucun droit, madame. Je ne parle ni n'insulte au nom d'un droit. Je refuse le droit, tous les droits. Les droits, on finit toujours par en faire une machine à produire de l'inégalité. Quand quelqu'un me dit : J'ai le droit de..., je sais qu'il va dans la minute m'interdire quelque chose. Qu'il va me forcer à ... au nom de... Regardez le droit de propriété, ce qu'on a fait en son nom...
Change l'ordre du monde... Plutôt que tes désirs... Tes désirs sont désordres...
- Devenir libre est une maladie qui se transmet par le sang et le sperme. Une fois contractée, aucun patron, aucun gouvernement, aucune prison ni aucune arme ne vous en guérissent. C'était cela qui me rassurait quand je voyais les enfants courir dans les villages : ils étaient déjà atteints, ils étaient tous malades, gangrenés de liberté...
- Un message publicitaire nie la vie parce qu’il dégrade les désirs en besoins, d’accord ? Il est fabriqué pour ça. Pour que les flèches du désir s’écrasent dans un mur d’objets.....
-Vous savez au moins qu'il vous faut tenir compte des médias, et puis, de temps à autre, de ce que disent et pensent effectivement les gens. Enfin, de ce qu'on leur permet de dire sur une grille préétablie de sondage et de penser à partir du vomi culturel que vous servez pour soupe chaude à leur appétit de comprendre.
-Vous forcez le trait.
-Je ne le force pas, je le décoche. Où en est l'éducation du peuple aujourd'hui ? Qu'en avez-vous donc fait ? Y en a t-il encore en stock ? Je vais vous le dire : vous ne cherchez plus à élever des hommes, mais à former des câbles supraconductifs pour votre réseau informatique – appelez-le ville, appelez-le société ! La formation permanente, voilà votre première et dernière ambition. A l'école, au bureau, sur les trottoirs, devant la télé : former ! Toujours former ! Former les corps ! Former les cervelles comme des noyaux durs ! Pour y graver dessus vos modèles mortuaires et vos mots d'ordre !
La radioactivité, c'est la seule éternité créée par l'homme.
Déchirez la gangue qui scande " vous êtes ceci", " vous êtes cela", " vous êtes…"
Ne soyez rien : devenez sans cesse. L'intériorité est un piège. L'individu? une camisole. Soyez toujours pour vous-mêmes votre dehors, le dehors de toute chose".