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Critique de Hugo


C'est l'impression d'être une vieille fille avec mes petites habitudes, tous les matins après mon chocolat, et mes sprits, je m'attable devant mon clavier Azerty pour écrire, pour redonner à mon égo une place de choix dans ma tête de con, ça m'amuse, et je prends mon pied…

Mais il est l'heure de se mettre au boulot, sortir les dossiers, analyser l'ampleur de l'ennui qui m'attend, dépossédé de toute motivation prolétaire…

Putain de merde j'ai rendez vous avec mon patron dans un cabinet d'architectes, pour discuter boulot, moi qui aimerais parler voyages, plongées, lectures, que dalle, ça parle capitalisme et meubles sur mesure, moi fringué en chemise à carreaux et jeans, le poil à l'air, au milieu des costards, coincés dans cette atmosphère apathique, je respire l'aigri par mon comportement, doux rêveur qui se laisse bercer par leurs caprices d'archi :

- Pardonnez-moi mon réveil brutal, mais le meuble là, il vole ?
- Euh oui, tout à fait, pour des raisons esthétiques ils nous semblaient très artistiques qu'il puisse voler
- Oui mais je ne suis pas magicien
- C'est vous le technicien, nous les rêveurs
- Eventuellement je peux vous proposer des petits ballons gonflés à l'hélium
- de quelle couleur les ballons ?

J'ai déjà décroché, absorbé par toutes ces nanas qui se trémoussent leur maquillage de classe avec grâce, déjà perdu de cet univers qui m'échappe de plus en plus, j'ai pris un coup dans la gueule, victime récente d'une crise existentielle qui me fait de l'oeil, d'un mal de vie à la con, pas vraiment légitime au regard de la misère du monde, mais égoïstement je ferme les yeux sur ma petite personne pour retrouver cette sérénité désertée au prix de l'amour irrationnel…

Il me reste cette petite chose qui dandine son cul, petite bouille blondinette à bouclettes, un chouchou dans les cheveux, un petit bidon à croquer, un sourire espiègle, un caractère à la con, un papa à la con qui profite de ce petit machin qui fou le sourire partout la gueule…

Hier après le taf je l'ai emmené au parc, toboggan, balançoire et c'est le bonheur tout bête qui se balance :

- Pousse papa, pousse papa…
- Je te pousse je te pousse
- Papa à Gwenn, assis à côté de Gwenn
- Attends je matte les mamans

C'est tout con des fois, un peu à l'eau de rose, mais c'est du kif en miniature, ça vous câline la tronche à coups de bisous, ça vous sourit l'innocence, t'es là à prendre ton pied, à t'occuper de ton petit souci d'amour, qui roule du cul quand elle coure, qui saute partout, dopé à l'énergie, pot de colle à souhait, un régal de la vie, sucré, qui vous aime sans condition… Et puis le retour à la routine qui vous convient mais parfois plombée par des événements bien compliqués à gérer, ou le temps s'égraine au fil des journées, des semaines et des mois qui défilent, sans trop comprendre pourquoi des fois l'histoire tranquille d'une vie pépère part en sucette, inutile de se torturer indéfiniment, il faut savoir redonner un peu de sens à ce qui n'en a pas, et le vent souffle les feuilles dans mon appartement aux cris de ma fille qui réclame son chocolat du soir :

- Un seul parce que après tu ne vas plus rien bouffer
- Un seul vui… non deux, un tuc, un chocolat
- T'es dure en affaire toi

A plus les copains
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